Pénurie de l’essence : tous les regards tournés vers Kinshasa

Pénurie de l’essence : tous les regards tournés vers Kinshasa

Des dizaines de stations-services fermées, et des longues files d’attentes devant celles qui desservent encore de l’essence, voilà le spectacle qu’offre la ville de Lubumbashi depuis près d’un mois. A la base le bras de fer entre les sociétés importatrices du pétrole et le gouvernement de la RDC autour de la structure du prix.

Pour les importateurs, le prix du baril a été revu à la hausse .Il est passé de 64 dollars en septembre 2021 à 87 dollars ce mercredi 2022. Selon les estimations, le prix du baril pourrait aller jusqu’à 125 dollars  cette année.  En outre, affirment ces importateurs, leurs collègues du secteur de l’Ouest à savoir Kinshasa et Congo central bénéficient des exonérations mais pas  ceux de la partie Est et Sud du  pays. Voilà pourquoi, ils sollicitent la révision de la structure du prix afin de leur éviter de travailler à perte.  Pour eux, le prix du litre d’essence devait  passer de 2.100 Fr soit 1,01 $  à 2.500 Fr soit 1,05 $.  Malgré les  discussions engagées entre les deux parties avant fin 2021, les sociétés importatrices du pétrole n’ont pas  eu  gain de cause.

Capture d’écran /Guardia

Sur le terrain, le nombre des stations-services fermées augmentent du jour  au lendemain  et la pénurie s’accentue.

‘’ Nous sommes en difficulté. Nous ne sommes pas des importateurs, nous nous approvisionnons ici sur place auprès des grandes sociétés importatrices. Ces dernières  nous proposent le litre à 2.300 Fr. De son côté, le gouvernement Congolais nous oblige à vendre le litre au prix officiel soit 2.100Fr. La station-service qui ne respecte cette structure de prix est passible d’une amande de 5 mille dollars’’, déclare un responsable d’une station-service fermée qui a préféré garder l’anonymat,

S’approvisionner en essence est  donc devenu un casse-tête à Lubumbashi. Certains conducteurs se présentent déjà à la station-service à 5 heures du matin. Il faut s’armer de  patience car l’attente peut durer jusqu’à   4 ou  5 heures. D’autres  décident carrément de laisser leurs véhicules à la maison. Et même si l’on est servi à la pompe, impossible de faire le plein. La quantité est limitée  soit un maximum de 20 litres. Mécontents, ce chauffeur de taxi dénonce des pratiques frauduleuses

’Si tu veux un réservoir plein….il faut corrompre les pompistes. Là tu fais le plein’’.

La réunion de ce mardi entre  ministère de l’économie et les représentants des importateurs du  pétrole   est de tous les enjeux. S’il n’y a pas de compromis, ils risquent de déclencher une  grève.