Haut-Katanga : dans les mines, des enfants contribue au budget familial

Haut-Katanga : dans les mines, des enfants contribue au budget familial

Située à 35 Km de Bungu-Bungu au Nord-ouest de la Ville de Lubumbashi, dans la Province du Haut Katanga en RDC. Kampumpi est une carrière minière à ciel ouvert où de nombreux enfants vont travailler afin de garantir leur survie. D’autres travaillent pour payer leurs études mais aussi pour aider la famille. Il faut dire que la pauvreté est une réalité dans plusieurs ménages dans cette carrière.

Isaac habite Bungu-Bungu dans la province du Haut-Katanga avec sa grand-mère qui a environ 70 ans. Il souhaite retourner à l’école malgré que les moyens financiers ne le lui permettent pas pour l’instant. Il a 10 ans et travaille depuis près de trois ans, dans le site minier artisanal de Kampumpi. Kampumpi est une carrière, entièrement minière, exploitée par des creuseurs artisanaux regroupés en deux coopératives minières reconnues par le Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle, S.A.E.M.A.P.E. en sigle.

Dans cette carrière minière, Isaac travaille de 8hr à 17 h 30. Il habite à 5 km de son lieu de travail, à Bungu-Bungu.  Il travaille pour aider sa grand-mère aussi.

Le site minier n’est pas la place d’un enfant

Lorsque nous rencontrons Isaac vendredi 28 janvier, dans ladite carrière, Isaac semble faible, dans son corps si fragile, il transpirait toutes les minutes. Il est si jeune pour ce travail. Il vit dans une certaine peur du lendemain et de perdre sa grand-mère.

« Je n’ai pas de choix ; je n’ai ni père, ni mère. J’ai déjà fini mes études primaires ; mais je n’ai pas les moyens pour aller au secondaire. Si les études primaires sont gratuites, ce n’est pas le cas avec les études secondaires. »

« Et même si c’était le cas, je ne pense pas que je pourrai avoir tous les accessoires qu’il faut à un élève normal », a-t-il désespérément déclaré.

Ayant déjà fait plus de deux ans dans ce site minier et sans compter les autres risques auxquels Isaac s’expose, il nous réaffirme qu’il est tombé malade plus d’une fois.

Des enfants habitués aux mines

Prince et Albert, eux sont deux enfants d’environs douze ans. Ils sont des habitués de ce lieu de négoces. « Nous venons tôt le matin chercher les minerais. Du haut de la colline. Lorsqu’on déverse les rejets, nous les ramassons puis nous les vendons. Tu peux aussi les nettoyer avant de les vendre. Nous sommes restés au bas de la colline, c’est là que nous avons récupéré ces matières… »

Prince et Albert sont en âge scolaire. Leurs parents n’ont pas assez des ressources pour les envoyer à l’école. Ils espèrent tout de même aller à l’école un jour si la chance les sourit. Ce vendredi, ils n’ont gagné que 3000 francs congolais soit un dollars et demi. « Le matin nous avons vendu pour trois mille francs seulement. Ils nous arrivent d’avoir plus d’argent, de fois on va au-delà de dix mille francs. »

Il est 15 passés lorsque Prince et Albert décident de rentrer chez eux. Ils reviendront le lendemain aux premières heures sur le même site minier

La situation d’Isaac comme celle de beaucoup d’autres enfants trouvés dans cette carrière est contraire à l’article 32 Alinéa 1 de la convention internationale des droits de l’enfant qui stipule : « Les Etats partis reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. »

C’est pourquoi le cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga propose que le gouvernement puisse prendre des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour assurer la protection des enfants, en particulier les enfants orphelins.