Lubumbashi : difficultés d’accès à l’eau potable au quartier Kashamata
Au quartier Kashamata dans la commune katuba à plus moins 15 km du centre-ville de Lubumbashi, la population n’a pas accès à l’eau potable. On ‘y trouve aucune installation de la régideso. Seul un puits forage construit par un particulier sert à approvisionner près de 600 ménages. Ceci constitue une violation du droit d’accès à l’eau prévu par le pacte international sur les droits économiques , sociaux et culturels ratifié par la RDC. Les articles 11 et 12 recommandent aux Etats membres l’approvisionnement en eau, l’accessibilité physique et économique à l’eau, ainsi que la disponibilité de l’eau. Tous ces éléments ci-haut sont absents au quartier kashamata.
Il faut se réveiller à 4h du matin pour être le premier sur la longue file d’attente formée devant l’unique puits d’eau foré au quartier Kashamata. En plus l’eau est vendue à 100 Fr le bidon de 20 litres. Seules les gens qui vivent à proximité du puits arrivent à temps et s’approvisionne en eau. Ceux qui habitent loin ; arrivent plus tard et passent facilement 3 à 4 heures avant d’avoir accès au puits. Pour les femmes particulièrement, puiser de l’eau leur prend tout le temps de faire le ménage. C’est pourquoi certains préfèrent utiliser et consommer l’eau des puits traditionnels ou celle de la rivière Kimilolo. C’est le cas de madame Lola, la cinquantaine révolue, résidente du quartier kashamata. « J’habite loin du puits foré. Vu la distance et mon âge, je ne saurais pas transporter l’eau de l’endroit où est foré le puits jusque chez moi. Un bidon d’eau coute 100 franc congolais. Que le gouvernement fasse quelque chose pour nous, nous souffrons ».
De son côté Samson Mwelwa, père de famille déplore les dangers auxquels sont exposées sa femme et ses filles qui se lèvent à 4h du matin. « Notre quartier est sous contrôle des jeunes d’un parti politique dont je tais le nom. Ces gens font la loi ici chez nous, alors quand nos femmes et nos enfants sortent à 4h pour aller chercher de l’eau, moi je peur qu’elles ne soient violés par ces jeunes gens, fumeurs de chanvre».
Face à cette situation, Maitre Joseph Kongolo coordonnateur provincial de la commission nationale aux droits de l’homme, precise le fait qu’il y a manque d’eau au quartier Kashamata constitue une violation de droit de l’homme et du droit à l’eau.
Selon cet expert en droit de l’homme, le quartier Kashamata est aujourd’hui un milieu urbanisé en pleine évolution, transformation et développement. Il faut que l’Etat pense à planifier un projet sur comment approvisionner cette partie de la ville de Lubumbashi en eau potable suffisante en quantité et en qualité car c’est le droit de la population déclare-t-il. Il lance un appel « J’appelle les agents de l’Etat, les cadres de base et même la communauté à faire de ce manque d’eau une préoccupation. On ne peut pas laisser une si grande communauté vivre avec un seul puits foré. Les habitants ne doivent pas aussi se contenter de cette source d’approvisionnement en eau ».
Enfin maitre Joseph Kongolo s’interroge pour savoir si le quartier KASHAMATA fait partie d’une commune qui bénéficie de la redevance minière. Si tel est le cas, indique-t-il, le comité de développement de la commune doit intégrer l’alimentation en eau potable dans leur projet de développement.
Il faut retenir que le quartier Kashamata n’est pas dépourvu seulement de l’eau, mais aussi d’hôpitaux, d’écoles publiques et du marché. Seules les structures construites par des privés permettent à la population d’avoir accès aux services de base.