RDC-Lutte contre la corruption , une illusion?

RDC-Lutte contre la corruption , une illusion?

Cela fait deux ans que le chef de l’Etat congolais s’est engagé à renforcer la lutte contre la corruption. Dans son discours à la nation du 29 juin 2020, Felix Tshisekedi exprimait sa volonté de tourner la page de détournement des deniers publics.

En effet, le chef de l’Etat s’était exprimé ainsi alors que le procès sur le programme des 100 jours était en cours d’instruction. Et l’une des pièces maîtresses de ce procès très médiatisé était Vital Kamerhe, son ancien directeur de cabinet.

‘’ Je souhaite que l’expérience douloureuse révélée au cours du procès en rapport avec le programme des 100 jours tourne définitivement la page de la longue série de projets et programmes qui, à travers l’histoire, ont donné lieu à d’importants coulages des ressources publiques en toute impunité’’, déclarait le Chef de l’Etat.

Deux mois plus tard, soit en aout 2020, Vital Kamhere , président de l’UNC  est  condamné à 20 ans des travaux forcés . La justice l’accusait de détournement de près de 60 millions de dollars.

Etat des droits ? 

Ce qui pourrait faire dire à certains analystes que le vœu du président de la République a été exhaussés. Car  dans le même discours , il voulait voir l’instauration d’un Etat de droit.

 » M’inspirant des saintes écritures, mon objectif n’est pas de voir les méchants périr, mais plutôt qu’ils changent, qu’ils soient sauvés et que le pays tout entier s’en réjouisse. À défaut, ils s’exposeront à la rigueur de la loi. Celle-ci étant faite pour révéler la faute, j’accorde à la restauration de l’Etat de droit la première des priorités dans mon combat pour l’édification d’un nouveau Congo ».

Mais la justice a eu une autre lecture sur les accusations contre Vital Kamerhe. La cour d’appel de Kinshasa-Gombe vient de l’acquitter faute de preuves. Toutefois, le cas de Kamerhe n’est pas unique. Depuis la prise du pouvoir par Felix Tshisekedi, d’autres personnalités et ministres ont aussi été poursuivis pour corruption et détournement des fonds publics.

D’autres dossiers…

C’est le cas par exemple d’Atou Matubuana, gouverneur du Kongo-. Le ParquetGgénéral près la Cour de cassation l’avait  arrêté le samedi 18 décembre 2020 . Il était accusé de détournement de plus 5.678.148 dollars selon le rapport de l’IGF. En effet, ce fond était destiné aux « services » civils et militaires de sécurité et de justice. Cet ancien gouverneur a séjourné à la prison de Makala pendant 4 mois. Contre toute attente, il a fini par être relaxé et réhabilité.

En plus, il y a le dossier du ministre honoraire de la santé, Eteni Longondo. Il avait été placé sous mandat d’arrêt provisoire vendredi 27 août 2021. L’Inspection générale des finances (IGF) l’ avait accusé de détournement des fonds alloués à la riposte contre le Covid-19. Lui aussi était envoyé en prison parce qu’il existait des indices sérieux de culpabilité. Mais Eteni Longondo a bénéficié de la liberté provisoire. Jusqu’à ce jour, le procès n’a pas eu lieu.

Dans ce lot des dossiers sur le détournement des fonds publics, il y a en outre celui de l’installation de la fibre optique, de la ferme de Bukangalonzo. Mais aussi, celui qui concerne ou la passation des marchés dans les contrats miniers.

La plupart de ces dossiers sont allés en justice comme l’avait souhaité le Chef de l’Etat. Il y a eu des poursuites contre les personnes accusées, mais encore une fois, presque tous se sont soldés par un échec.

Ainsi, ces affaires judiciaires, qui se finissent en acquittement, portent un coup à la lutte contre la corruption. Pour certains, ce n’est qu’une illusion.