Haut Uele: les chinois accusés d’envahir l’exploitation artisanale d’or

Haut Uele: les chinois accusés d’envahir l’exploitation artisanale d’or

Les Chinois sont accusés d’envahir l’exploitation de l’or dans les zones minières strictement réservées aux autochtones. Cette réalité est à la base des tensions dans la province de Haut Uele au nord est de la RDC.

Dans les provinces minières, les Zones d’Exploitation Artisanale ZEA sont créées pour permettre aux communautés locales de trouver des ressources financières. Ceci dans le but d’éviter également la crise avec les grandes entreprises. Elle est aussi reconnue dans le code minier révisé comme une exclusivité congolaise. Dans le Haut Uele, les Chinois ont envahi ce secteur et font une exploitation mécanisée.

Adolphe Chober Agenonga, professeur à l’Université de Kisangani (Unikis), et chercheur au du Groupe d’étude sur le Congo et d’Ebuteli s’est penché sur la question. Dans un billet de Blog axé sur les dynamiques des conflits  dans le Uéle, il s’intéresse aux tensions liées à l’exploitation artisanale. Et plus,  particulièrement, à celle qu’exerce les ressortissants chinois dans cette partie du pays. Un appel à interdire l’exploitation aux Chinois a été lancé.

Les Chinois doivent partir ?

Selon Adolphe Chober le 10 mars dernier, le territoire de Faradje est à son tour touché par la présence chinoise dans les ZEA. La « Société Civile force vive » et des exploitants artisanaux ont exigé le départ des exploitants chinois de cette entité. Ils s’appuient  ainsi sur la note circulaire du 2 octobre 2021 du ministre national des Mines. Ce dernier, avait ordonné le retrait des étrangers et des engins lourds des ZEA ». Explique-t-il dans ce billet de Blog.

Selon la même source, certaines organisations de la société civile et des élites de la province accusent les autorités d’êtres complices. Ils les accusent de favoriser les Chinois au détriment des nationaux. Accusation soutenue par les députés et sénateurs de Haut Uele.

De plus, il faut noter que selon les responsables des services des mines, la plupart des exploitants chinois ne disposent  pas permis de recherche (PR). Moins encore, ils ne disposent pas ni de permis d’exploitation minière (PEM).

« Cette situation porte également préjudice aux intérêts de l’État central. Car, celui-ci n’est pas en mesure de contrôler la production et la commercialisation des minerais produits ». A Expliqué le chercheur dans sa publication.  Et d’ajouter que « la présence croissante d’exploitants chinois sur les sites artisanaux du Haut-Uélé semble avoir provoqué des conflits de plus en plus nombreux ».

 Des militaires qui assurent la sécurité

Cependant, pour se mettre à l’abri, les exploitants chinois recrutent régulièrement des militaires. Et ce sont eux qui assurent la protection des sites. Une autre pratique jugée aussi illégale. Ceci entraîne souvent un usage disproportionné de la force. Mais aussi ,  empêche même parfois l’accès aux sites miniers aux services de l’État compétents.

Cette pratique rend aussi difficile tout contrôle de la production, de la commercialisation de produits ‘miniers comme de l’or. Donc tout recouvrement des taxes et impôts dus par les exploitants constitue également un manque à gagner au trésor public congolais.