Lubumbashi/insécurité : la courbe est ascendante (Société civile)

Lubumbashi/insécurité : la courbe est ascendante (Société civile)

Après un semblant d’accalmie dans la ville de Lubumbashi, l’insécurité refait surface dans plusieurs quartiers. Les cas sont ainsi rapportés chaque semaine.

Sur l’avenue Kilenge au quartier Bel-Air, non loin du camp près fabriqué par exemple, plusieurs biens ainsi que de l’argent ont été emportés dans une maison. Les personnes non autrement identifiées ont opéré à l’arme blanche. À leur passage dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 juillet 2022, ils ont également blessé des personnes à la machette. Un autre cas , au quartier premier dans la commune Rwashi, un présumé bandit aurait subi la justice populaire de la population. Ce dernier aurait été bruler vif la nuit de samedi 16 au dimanche 17 juillet, selon une source de ce quartier. Ainsi , ces cas ne sont pas isolés.

Pour  la commission Nationale de droits de l’homme, Bureau de Représentation du Haut Katanga, CNDH, la situation sécuritaire est inquiétante. « C’est chaque jour qu’on enregistre des attaques à main armée, des vols, des cambriolages, des kidnappings », explique Joseph Kongolo Coordonnateur du CNDH
en plus des cambriolages , la ville enregistre d’autres formes d’insécurités. » Il y a érection des  barrières illégales dans certaines communes à des heures tardives. Ainsi, la police se permet d’arrêter tout passant, fouiller et arracher des téléphones et de l’argent. Lorsqu’on met tous ces éléments ensemble, nous constatons que la situation sécuritaire actuelle dans la ville de Lubumbashi pose un problème et c’est malgré les assurances sur la maitrise de la situation sécuritaire » dit-il encore.

Persistance de l’insécurité

Pour sa part, la société civile reconnait tout de même les efforts fournis pour rétablir la sécurité dans la ville de Lubumbashi. Mais beaucoup restent à faire. Bertin Tchoz est Team leader du groupe thématique gouvernance et sécurité de la société civile. Il déplore un manque réel des stratégies dans ce domaine. « La politique de la gestion des mouvements de masse de la population qui n’est pas encore mise en place.  Les éléments de l’armée et de la police non répertoriée, le manque de subvention des éléments qui sont sur le terrain, la présence des enfants désœuvrés malgré l’opération de kanyama kasese. Malgré toutes ces actions, l’insécurité continue. Nous aurions dû voir une diminution ou maintenir la courbe. Parce que celle-ci était déjà descendante. Elle était même devenue stable à un moment. Mais brusquement, elle monte . »

Maitre Joseph dénonce certains acteurs impliqués dans cette insécurité. « Souvent ceux qui sont chargés de maintenir la paix et d’assurer la sécurité sont eux-mêmes à la base. Parfois le travail n’est pas très bien fait. Il peut même y avoir des complicités. Et cette lutte contre l’insécurité devient aussi comme un fonds de commerce. Il y a peu, on a arrêté beaucoup de bandits, d’autres qu’on a déjà même transférés à Kinshasa. Après leurs arrestations, pourquoi ne pas directement les déférer devant les instances judiciaires. Ceci, afin qu’ils soient jugés. »

Pistes de solution

Des solutions durables doivent être envisagées.  » Pour la maitriser de manière durable, il faudrait qu’il ait des études approfondies. Il faut des bonnes analyses pour que le mécanisme de lutte contre l’insécurité soit bien réfléchi et bien mis en place. Pour y arriver, il faudrait associer d’autres acteurs. Notamment les spécialistes en criminologie, en éducation à la paix. D’autres doivent y être associés . C’est, notamment, les professeurs d’écoles de criminologie ainsi que des structures des droits de l’homme. »