Kolwezi: la cité Mutoshi une carrière pour une survie

Kolwezi: la cité Mutoshi une carrière  pour une survie

C’est une réalité inédite. La cité Mutoshi en plein centre-ville de Kolwezi est devenue depuis un certain temps une carrière. Les habitants exploitent le cuivre et le cobalt dans leurs parcelles et dans les maisons d’habitation. Malgré le passage et l’interdiction de l’autorité, rien ne les arrête. Pour eux, c’est une question de survie.

Quand vous arrivez à la cité Mutoshi dans la commune de Manika, la première chose que vous verrez, ce sont des maisons fissurées. Les parcelles rassemblant à des tas, des ruines. C’est véritablement une cité fantôme. Partout, il y a des trous. Dans une maison par exemple, un grand trou y est creusé. Mais ses habitants continuent à y vivre, on dirait une maison hantée. Pour ces populations, c’est une manière d’assurer sa survie ».

 » C’est juste une façon pour nous de vivre », explique un trentenaire rencontré dans une maison carrière. « Nous n’avons pas le travail et nous n’allons pas prendre le risque de faire le banditisme pour vivre avec les enfants ». Dit-il encore, avant d’ajouter : ce sont nos parcelles et nous exploitons pour trouver quoi à nourrir les familles ».

Anarchie

Cette situation ne plaît pas à l’autorité du secteur. Jacques Kaumba, le nouveau des Mines de la province du Lualaba, tape du poing sur la table. Pour lui, c’est inadmissible. Ainsi , il insiste pour que les choses changent.

 » Ce que je vois ici, ce n’est pas de l’exploitation artisanale, c’est de l’anarchie pure et simple. Je n’arrive pas à comprendre que vous transformez vos maisons en carrière. » le regret de Jacques Kaumba à la population de la cité de Mutoshi.

Il faut dire que pour ce ministre, la survie, ne doit pas passer avant la vie.  » Vous êtes dans une ville, vous exploitez les minerais en mettant même les vies de vos enfants en danger », dit-il. « Ça doit s’arrêter immédiatement. Je prends la société civile à témoin ». Avait martelé Jacques Kaumba lors de sa descente d’il y a 9 jours.

Malheureusement, après le passage de l’autorité, la réalité reste la même. Ainsi, l’exploitation se poursuit dans des parcelles.  » C’est déplorable, plus de 20 maisons identifiées sont en état d’écroulement. La population ne veut pas écouter et l’exploitation des minerais continue dans des parcelles ». A précisé le chef du quartier, Jackson Muyombo. Il explique par ailleurs avoir saisi les autorités communales, et même le service de la division des mines de la province du Lualaba.

Mais en attendant, les habitants de cette cité continuent cette exploitation au détriment de leur santé, mais pour assurer leur survie.