La biennale de Lubumbashi :7e édition autour de la TOXICITE
La ville de Lubumbashi est depuis le 03 Octobre, a capitale Africaine de l’Art. En effet la ville accueille la 7e édition de la biennale de Lubumbashi. Cette édition est organisée après plus de 3 ans de trêve dû à la pandémie du Covid 19. Elle a pour thème : TOXICITE . Près de 60 artistes et commissaires d’exposition venus d’Afrique, d’Europe et du Canada y participent.
Les visiteurs de la ville de Lubumbashi ont le choix sur 10 lieux d’exposition à travers la ville. Au programme de la biennale, le centre d’art Picha prévoit des projections des films documentaires, des expositions photos aussi des performances. L’un des sites d’exposition est le bureau de la mairie de Lubumbashi . Sur le trottoir, des visiteurs découvrent des photos en noir et blanc de l’artiste Guilda El Magambo. L’exposition est intitulée KAZI ( TRAVAIL en français ) -TERRE-MINE. Cet artiste photographe présente des portraits des femmes souriantes et travaillant dans les mines artisanales du Lithium à Manono . Son choix des couleurs n’est pas un hasard.
La misère
Pour moi, le noir et blanc symbolise la misère .Pointant une de ses photos, Guilda explique ‘’ La dame tient un seau, c’est son outil de travail. Ce travail est celui de creuser la terre dans une ancienne mine afin de gagner les moyens de subsistance. Je me dis que nous sommes encore au 14e siècle car ces femmes vivent dans la misère. Pourtant elles extraient un minerai stratégique au niveau mondial. Et l’artiste d’ajouter ‘’ dans le seau de la dame, il y a des téléphones dont leurs photos sont en couleur. Ainsi ces différentes couleurs symbolisent la richesse des fabricants des téléphones, des ordinateurs,
Gaya, qui est arrivée de la Belgique pour participer à la biennale est choquée. Elle est face à un paradoxe entre la sourire de ces femmes et leur niveau de pauvreté. Pour elle, les femmes sont des martyrs de la technologie
Le prix d’un téléphone pouvait couter 100 fois plus cher si on payait correctement ces gens qui extraient les matières premières, dit-elle.
Révolte
De son coté, Amedé Tshapenda, habitant de Lubumbashi qui a aussi visité cette exposition est revolté .
‘Ce qui me révolte c’est le silence coupable des autorités du pays d’autant plus qu’ils vendent les carrés miniers sans prendre en compte l’intérêt des communautés .
Outre ceci, le centre d’art Picha lui-même accueille deux expositions. L’une d’elle est intitulée ‘’ Les ruines du Mumbunda’’ qui se traduit, ‘’ Les ruines de la cheminée’’. Une combinaison d’images et texte autour de la cheminé de l’usine de la Gécamines . Bibishe Takam est auteur
Au fait , l’idée de ce travail artistique est parti de la cheminé de la Gécamines. Pendant des années de production du cuivre et du cobalt, la cheminée fumait. Mais aujourd’hui elle ne fume plus .
L’artiste passe en revue les différentes périodes de gloires et de misère qu’ont traversé les travailleurs de cette grande entreprise. Toutefois, Bibiche termine ses textes par une note d’espoir. Elle propose de passer de développer plutôt un tourisme écologique sur les ruines du Mumbunda
Penser des nouvelles villes
La 7e édition de la biennale de Lubumbashi soulève autant des questions sur la toxicité et la pollution dans une ville minière . C’est aussi l’occasion d’engager une nouvelle fois les discussions sur les rapports Nord – Sud , explique Samy Baloji, l’un des initiateurs de la biennale
Il était intéressant de partir de Lubumbashi pour réfléchir ….. C’est quoi une ville si jamais elle est née d’une extraction des minerais et une extraction sans retour et qu’il y a le legs de ce système qui perdure…. Réfléchir sur comment nous puissions penser une ville d’une autre manière
La biennale de Lubumbashi dure un mois. Elle va se clôturer le 03 Novembre prochain.