Regideso Lubumbashi : 68% de sa superficie spoliés

Regideso Lubumbashi : 68% de sa superficie spoliés

La ville de Lubumbashi compte trois sites principaux de captage d’eau de la Regideso .Il s’agit du site de Kimilolo qui alimente 60% de ses clients dans la ville. Ensuite il y a le site de Kasapa  et de Luano qui   couvre  chacun 20% des abonnés  de la Regideso. Mais seulement voilà, tous les trois sites sont envahis par des constructions anarchiques.  

Ainsi au courant de ces deux derniers décennies, la Regideso  affirme a perdu  plus  68 % de  superficie  de ces sites . Sur le site de Kimilolo d’une superficie de 87 hectares  , plus de 49 hectares sont occupés soit  environ 56% de la superficie. De plus, le site de Kasapa qui est le plus grand avec 564 hectares, a perdu  plus de  76 %. Ce qui équivaut à 429 hectares. Enfin le site Luano ne reste plus qu’avec 8 hectares sur les 21 hectares de sa superficie.

Le directeur provincial de la Regideso se dit inquiet car  l’eau produite à Lubumbashi provient de la nappe aquifère. Par conséquent, dit-il   cette nappe doit  être alimentée par  une infiltration de l’eau de la pluie. Malheureusement, déplore Ignace Kabulo, directeur provincial , la spoliation de ces espaces  est un réel handicap.

Cas de Kimilolo

Sur le site de Kimilolo , les  constructions  ne sont plus qu’à environ 300 mètres des usines de production de l’eau. Au sud du site par exemple, des familles nouvellement arrivés dans la ville de Lubumbashi  construisent leur habitat et s’y installent de fait. Certaines d’entre elles ont même érigé leurs maisons au dessus du tuyau d’alimentation d’eau  provenant de la station de Kisanga.

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En outre , ces ménages  n’ont pas besoin de l’eau qui coule d’un robinet. Le canal d’évacuation de l’eau de l’usine de Kimilolo est leur source d’approvisionnent en eau. Ainsi , à longueur des journées des centaines de personnes principalement des femmes et des enfants viennent ici. Les uns pour se baigner comme dans une rivière, les autres pour la lessive ou encore la vaisselle.

‘’ Nous sommes envahis ‘ s’écrit un technicien de la Regideso sur le site de Kimilolo. Ces nouveaux venus  n’occupent pas seulement l’espace . En plus de cela, ils coupent les arbres autour du site.

Péril en la demeure

En effet, l’occupation  de ces  espaces verts par des habitations  fait craindre le pire à la Regideso . Le directeur  provincial Ignace Kabulo   alerte sur un ‘’ risque de tarissement car ces sites ne sont plus rechargés en eau. L’eau ruissèlent à cause de la déforestation’’. Et d’ajouter ‘’ les sites risquent aussi la pollution de l’eau  suite à l’activité humaine. De ce fait,  l’entreprise  pourrait être incapable de traiter  cette eau si rien  n‘est fait.

Néanmoins, le directeur rassure  sur la qualité de l’eau fournie à ce jour  aux abonnés. ‘’ Nous pouvons dire que  l’eau de la Regideso est encore bonne. Mais combien de temps la société tiendra- t- elle pour garantir à la population une qualité de l’eau potable ? s’interroge  ce responsable .

Tous les regards sont tournés vers les autorités en provinces  qui doivent  prendre le taureau par les cornes. Car, estime le directeur provincial, la ville risque d’être privée en eau potable  dans les années à venir. Et pour lui, la construction des nouvelles usines de traitement d’eau coute plus cher que la délocalisation des populations.

Il faut noter qu’actuellement, la Regideso Lubumbashi  ne couvre que  60%  de la population de la ville.