Kalemie : deuxième jour du procès du jeune Nathan Mugisho
Le tribunal de grande instance de Kalemie poursuit ce vendredi le procès ouvert contre Nathan Mugisho. En effet, ce jeune du mouvement citoyen Sans Tabou est arrêté depuis mardi 17 Janvier pour ‘’ troubles à l’ordre public’’. Ce procès s’est ouvert ce jeudi en procédure de flagrance.
Nathan Mugisho a été interpellé alors qu’il participait mardi 17 Janvier à la marche organisée par le conseil urbain de la jeunesse. Ce dernier avait appelé les jeunes à manifester pour d’abord dénoncer la persistance de l’insécurité dans la ville de Kalemie. Ensuite, cette marche devait servir à interpeller les autorités tant de la ville que de la province du Tanganika afin qu’elles prennent leurs responsabilités.
La police a commencé par réprimer la marche des jeunes. En outre , elle a arrêté le président du mouvement citoyen Sans Tabou , Nathan Mugisho. Serge Bin Abeli , président du conseil urbain de la jeunesse ne comprend pas les motifs de cette arrestation. ’’ Il est le seul parmi des dizaines des manifestants qui a été arrêté. Je ne comprends rien. Et pourtant nous avions obtenu de la mairie de Kalemie l’autorisation de manifester.’’
La sentinelle
Nathan Mugisho s’est toujours considéré comme la sentinelle de la province. Ainsi, il n’hésite pas à élever sa voix pour dénoncer certains faits, abus du pouvoir , violation de la loi …. C’est lui qui , au mois de septembre passé, avait alerté sur les décès à la prison de Kalemie à cause de la malnutrition. Néanmoins, son activisme n’était pas toujours bien apprécié par certaines autorités sur place à Kalemie.
D’autres jeunes à Kalemie se disent indignés par cette arrestation. Masquin Lwando par exemple, indique que ‘’ Nathan était déjà une bête noire à abattre. C’est un jeune connu pour son franc parler dans l’opposition politique et surtout sur les réseaux sociaux. En plus il est l’un des cadres du Parti Ensemble pour le République » de Moise Katumbi.
Justicia Asbl dénonce une répression brutale
La marche des jeunes de Kalemie n’est pas l’unique manifestation réprimée cette semaine. Malgré l’autorisation de la mairie, la police a aussi violemment réprimé ce mercredi la manifestation de Goma. Celle-ci était organisée pour dénoncer la passivité de la force régionale face au M23. Deux journalistes ont même été interpellé par la police. Et ce jeudi à Lubumbashi, la police a aussi empêché les membres du parti politique Ensemble pour le République à manifester. 09 personnes auraient été blessé, selon le parti de l’opposant Moïse Katumbi.
Lire aussi : https://magazinelaguardia.info/2023/01/19/lubumbashi-la-marche-du-parti-de-moise-katumbi-etouffee/
De ce fait , l’ong Justicia Asbl dénonce la ‘’répression brutale ‘’ de ces manifestations publiques. Cette ong déclare dans son communiqué de ce vendredi que la répression des manifestations publiques et pacifiques prend des » allures inquiétantes ». Ainsi ,elle fait quelques recommandations. Elle demande aux auditeurs supérieurs de Kalemie , Goma et Lubumbashi d’ouvrir des enquêtes judiciaires. Ce qui pourrait permettre d’identifier les auteurs de ces répressions et de les traduire en justice. Justicia Asbl recommande également aux victimes de saisir la justice pour faire valoir leurs droits.