Des dénonciations de la campagne électorale précoce
En cette période d’identification et enrôlement des électeurs, plusieurs politiciens considèrent ce temps comme une opportunité pour lancer la campagne électorale. Il s’agit des personnes en fonction soit dans l’exécutif, soit à l’hémicycle au niveau national ou provincial. Cette pratique qui devient monnaie courante dans le Haut Katanga, se déroule au vu et au su du législateur congolais. De ce fait, jean Claude Katende et Timothée Mbuya, tous activistes de droit de l’homme ont réagi et dénoncent cette pratique.
À Lubumbashi par exemple, le jour d’enrôlement de certains politiciens, on les voit accompagnés d’une foule immense vêtue des polos portant des messages de propagande. D’autres, c’est au sortir du centre d’enrôlement qu’ils font leurs communications . Ceci, après avoir sillonné les grandes artères de la ville avec une caravane motorisée .
À cet effet, Jean Claude Katende Directeur de l’ONG ASADHO, dénonce cette pratique. Et il dit être déçu de voir les dirigeants violer la loi. « C’est une déception de voir que ceux qui veulent nous diriger, soient les premiers à violer la loi électorale principalement. Toute campagne précoce est interdite par la loi. Je pense que le CSAC a fait une communication là-dessus. Il est clair que ce qui se fait partout où le processus d’identification et d’enrôlement s’effectue est contraire à la loi de la République ».
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Le silence de la loi
La loi électorale de 2006 en son article 28 détermine la période de la campagne électorale. « La campagne électorale est ouverte trente jours au maximum avant la date du scrutin et s’achève vingt-quatre heures avant cette date ». Autrement dit, en dehors de cette période, le législateur n’autorise pas la campagne électorale. Mais cette loi ne prévoit pas des sanctions pour les personnes qui se livrent à la pré- campagne.
Malgré que la loi électorale reste muette en cas de la campagne précoce, la justice devrait se saisir de cette affaire, affirme Timothée Mbuya responsable de Justicia Asbl. Il assure qu’en plus de la pré-campagne , il y aussi des messages d’incitation à la haine tribale et à la violence.
« Les parquets, les cours et tribunaux pourraient très valablement se saisir de ces cas, surtout pour les messages d’incitation à la haine tribale. Ainsi, ils devraient amener devant les instances judiciaires toutes ces personnes qui s’adonnent à ce jeu très dangereux »
Le CSAC doit sanctionner
Pa ailleurs, cet activiste des droits humains évoque d’autres institutions qui ont la compétence de sanctionner cette pratique. Timothée Mbuya cite par exemple le CSAC.
« Le CSAC devait interdire toute campagne précoce dans les médias. Je pense que le CSAC a la compétence de sanctionner tout organe de presse qui diffuse les propos d’incitation à la haine tribale et à la violence ».
En outre, Timothée Mbuya lance un appel au patriotisme et au respect non seulement de la loi, mais également au processus électoral lui-même
« Les partis politiques, les médias, la société civile, nous devons rester très vigilant et éviter de poser des actes qui entravent ou de jeter un discrédit sur le processus électoral ».