RDC: l’alliance des quatre opposants ,solide ou pas ?
A huit mois de l’élection présidentielle en RDC, quatre ténors de l’opposition Congolaise ont scellé une alliance vendredi 14 Avril à Lubumbashi. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delly Sesange entendent ainsi faire face à Felix Tshisekedi . Les quatre opposants se sont engagés à travailler ensemble pour exiger notamment la tenue des élections crédibles et impartiales dans le délai constitutionnel. Mais quel crédit accorder à cette unième alliance des opposants Congolais ? Les réactions sont diverses.
En effet, les opposants Congolais ne sont pas à leur première expérience d’une alliance à l’approche de la présidentielle. En 2018, les leaders de l’opposition s’étaient aussi réunis à Génève pour constituer une alliance en vue de battre Joseph Kabila . Moïse Katumbi , Martin Fayulu Felix Tshisekedi et Vital Kamhere étaient de partie . Mais cette alliance de 2018 avait accouché d’une souris. Il n’y avait eu de consensus autour d’une candidature unique de l’opposition. De ce fait l’archevêque de Lubumbashi, Monseigneur Fulgence Muteba a interpellé vendredi dernier Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delly Sesange. Et c’est l’abbé Claude Kalaba qui a transmis le message
‘‘Quand il y a un regroupement des gens, un regroupement des enfants de Dieu, un regroupement des politiciens, pour la meilleure cause du peuple, l’Église sera toujours derrière. Cependant, l’Église attend plus que la signature de cette déclaration. Monseigneur l’archevêque me demande de vous rappeler que ce n’est pas le premier regroupement de l’opposition. Nous ne voulons pas vivre le bénéfice macabre et sombre du passé. Souvenez-vous que vous avez été aussi à Genève et vous savez ce que cela a donné. Vous pouvez trahir le peuple de Dieu qui est devant vous, vous pouvez vous moquer de lui, mais on ne se moque pas de Dieu. »
Déjà à la fin des assises de Lubumbashi, Matata Ponyo et Martin Fayulu ont pris au sérieux l’interpellation de l’archevêque.
Quel avenir pour cette alliance ?
Malgré tout, quelques Congolais attendaient plus des assises de l’opposition à Lubumbashi qu’une simple déclaration. Ils nourrissaient l’espoir de voir ces leaders se décider pour une candidature unique de l’opposition. Mais cela n’était pas à l’ordre du jour assure par exemple Devos Kitoko , porte parole de Martin Fayulu sur son compte Tweeter.
« Il n’a jamais été question de la candidature commune de l’opposition à Lubumbashi. Il était question «d’un processus électoral apaisé, crédible et inclusif», nulle part, «FAYULU a déclaré renoncer à la présidentielle de 2023».
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Ainsi , certains Congolais craignent que cette action des opposants soit éphémère. C’est le cas de Duc Mbuyi, membre du mouvement citoyen LUCHA. Pour lui, l’alliance de quatre ténors de l’opposition n’ a aucun soubassement. Néanmoins, il félicite l’initiative .
« Les intentions sont bonnes, ils ont encore du temps, ils peuvent encore travailler. Il faut que tous s’éloigne de leur ego et qu’ils en sorte un seul candidat . Celui-ci devra prendre la charge des autres et doit être fidèle. Mais je pense qu’on ne va pas y arriver parce que les Congolais aiment tellement le pouvoir, ils aiment tellement les ovations, que personne ne va laisser la place à l’autre. »
Pour rappel, Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Martin Fayulu et Delly Sesange ainsi que les militants de leurs partis politiques projettent déjà une première action commune . Le 13 mai, ils organisent une marche à Kinshasa pour deux raisons. D’abord protester contre la »vie chère ». Ensuite exiger un processus électoral crédible , fiable et inclusif.