Kakanda : le cauchemar des sinistrés des inondations

Kakanda : le cauchemar des sinistrés des inondations

Près d’un mois après les inondations survenues à Kakanda, les sinistrés vivent un cauchemar. Sans abri, sans biens matériels, ils dorment au même sol. Certains ont perdu les membres de familles et d’autres leurs sources de revenus. Ces personnes sont complètement démunies. Elles espèrent une aide qui tarde à venir. 

À l’école de l’Église Adventiste du septième jour située au quartier Golf à Kakanda à plus de 200 km de Lubumbashi vivent ici une vingtaine de sinistrés des inondations survenues le 21 mars 2023. Tous ont l’air hagards.

Lusamba Anto, la trentaine, un bébé d’un mois dans les bras est au bout des nerfs. Elle étale les grains de maïs au même sol sur un sac de raphia. Elle et son bébé comme tous ces sinistrés dorment sur une bâche. Car elle a tout perdu lors de ces inondations. « Je n’ai rien, ni casseroles, ni habits pour moi et pour mon bébé« , raconte-t-elle, les sanglots dans la voix. « Je suis arrivé ici, alors que mon bébé n’avait que deux semaines et je peux vous dire que nous souffrons. Nous avons deux bâches. Les hommes dorment sur une bâche et nous, les femmes, sur une autre bâche dans la même pièce. Car nous ne recevons aucune aide« , dit-elle encore très émue.

À quelques kilomètres de là, dans le quartier Nsele, une âme de bonne volonté héberge vingt autres personnes. Toutes sont également des victimes des inondations. Elie Charles Mutonkole sort de la seule pièce qui leur sert de logis. Une pièce qui a la dimension de 3 à 6 mètres. Âgé de 27 ans, il est désabusé. « La situation est intenable. « Ici, nous dormons sur des sacs de Raphia au même sol« , dit-il d’emblée. « Nous avons l’impression de n’être pas des Congolais ». Car personne ne nous vient en aide. Nous vivons comme des animaux. « Il nous arrive de passer deux jours sans manger« , raconte-t-il, révolté.

Vraiment démunies

Il faut dire que ces personnes n’ont pas seulement perdu leur logis et des biens matériels. Beaucoup d’entre elles ont par ailleurs perdu leurs sources de revenus. C’est le cas de Mujinga Mamy. Elle tenait un restaurant le long de la rivière. « J’ai tout perdu. Je n’ai plus rien. Car lorsque le drame est arrivé, j’étais à l’église. En revenant, je n’ai rien trouvé, ni maison, ni restaurant, ni aucun bon matériel, rapporte-t-elle en larmes.

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C’est aussi le cas de Mpoyi Biclay, âgé de plus de 50 ans. Lui, en plus de vivre cette situation difficile, car il a perdu sa maison et son restaurant, il a également perdu trois personnes. « J’ai perdu un fils et la femme qui travaillait dans le restaurant. « Elle et son enfant, même leurs corps, n’ont jamais été retrouvés« , relate-t-il bouleversé. Et d’ajouter : « Le gouvernement nous a donné 50 $ ». Et ensuite, on nous a chassés dans les écoles où nous nous étions réfugiés. Nous n’avons rien du tout. Car, nous ne savons pas comment vivre« , explique-t-il. « Nous vivons un véritable cauchemar« , dit-il très remonté.

Pour la Société Civile, la situation nécessite une aide urgente. Ferdinand Bushiri, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile de Kakanda, insiste sur l’assistance à ces personnes. « Nous ne comprenons pas comment on peut délaisser des familles dans cette situation« , dit-il.
Rappelons que dans la nuit du 20 mars au mardi 21 mars, une forte pluie s’est abattue sur la cité de Kakanda. L’ancien bassin de la Gécamines a cédé, l’eau s’est déversée dans la rivière portant le même nom. Ce qui a causé une inondation causant la mort de 8 personnes, 325 personnes sinistrées et près d’une centaine de maisons détruites.