Lubumbashi: la crise de la farine de maïs persiste

Lubumbashi: la crise de la farine de maïs persiste

La crise de la farine de maïs persiste encore Lubumbashi.  Sur le marché, un sac de 25 Kg se négocie entre quatre-vingts et quatre-vingt-cinq mille francs congolais.  Le gouvernement provincial de son côté continue à vendre la farine à 20.000 FC un sac de 25 Kg. Après une semaine d’absence de la farine à différents points de vente du gouvernement, ce lundi 23 avril 2023, le point d’approvisionnement de la farine de maïs placé à la mairie de Lubumbashi a ouvert ses portes. Cependant, l’achat de cette farine exige les muscles.

C’est une foule immense composée d’hommes et des femmes, des jeunes filles et garçons, observée devant  la mairie de Lubumbashi. Tous en attente de la farine de maïs. Certains d’entre eux sont arrivés devant le point de vente à 4h du matin, comme c’est le cas de Muswamba Marceline âgés de 62 ans. Mais c’est à 13h3minutes qu’elle a acheté un sac de farine, soit 10 minutes après l’ouverture des portes du point de vente à 12h51minutes.

On pouvait facilement voir la joie sur le visage de Muswamba Marceline après avoir acheté la farine. « Je suis très contente » dit la veille qui transportait son sac de farine de maïs sur la tête. « C’est comme un rêve pour moi, acheter la farine à 20.000 FC. A la cité cette même quantité coûte 80.000 FC. Aujourd’hui ma famille va bien manger, je remercie Dieu ».

Priorité aux personnes invalides

Malgré la foule et la bousculade observée, Frederick Nsenga, handicapé moteur a acheté son sac de farine de maïs grâce à la méthode utilisée par les agents de la DRHKAT qui supervise la vente. « Moi, je suis arrivé ici à 8h. On a identifié les personnes invalides et les personnes avancées en âges. Quand on a ouvert les portes, nous avons été les premiers à être servis, après quoi, on a commencé la distribution des jetons. Cette farine va nourrir mes sept enfants pendant deux semaines ».

Jusqu’aux environs de 13h30,  Châtie Duminga n’avait pas encore eu le jeton. Elle commence à perdre espoir. «  Je suis arrivée ici depuis 5h. Mais j’ai perdu ma place sur la  file  quand j’ai senti la fatigue, je suis allée m’asseoir à côté. Lors de la distribution des jetons, il y a de la bousculade .C’est ainsi que j’ai perdu ma place. Si aujourd’hui je n’achète pas la farine, je ne viendrais plus ».

Le Haut Katanga enregistre une insécurité alimentaire sans nom

 Stéphane Banza membre de l’OGN action pour la protection de la nature et de peuple autochtone du Katanga s’est rendue ce lundi la mairie. Ceci, pour assister à la réunion sur la vulgarisation de la loi de peuple pygmée. Stéphane se dit choqué  et déçu de voir au 21ème siècle, devant un géant bâtiment de l’hôtel de ville, un si grand nombre de personnes  attendant la vente d’un sac de farine de maïs. Selon Stéphane Banza la situation qui se vit ce jour dans la province du Haut Katanga traduit une insécurité alimentaire sans nom.

« C’est une  grande insécurité alimentaire . Tout ceci, parce qu’il y a aucune politique provinciale, incitant les communautés à cultiver.  Il n’y a aucun programme bien élaboré pour appuyer les cultivateurs en semences avec un accompagnement des techniciens. Voilà la conséquence, aujourd’hui nous nous retrouvons devant un scandale alimentaire. Une pauvreté qui ne dit pas son nom ».

Agriculture priorité de priorité

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Évoquant le programme » village agricole », Stéphane Banza a indiqué que ce programme avait tenter de stabiliser la situation de l’approvisionnement en maïs. Mais, à cause de l’exode rural, la production de la province n’arrive pas à répondre à la demande de toute la population.  « La province du Haut Katanga est devenue le lieu  qui attire tout le pays .  Lorsqu’il n’y a pas une politique d’encadrement de déplacement massif des citoyens de leur milieu d’origine vers ici, la conséquence c’est ce qui se vit aujourd’hui. Or il fallait que ces gens restent chez eux pour cultiver, afin de couvrir le besoin alimentaire . Et pour moi, la faute incombe aux  autorités du pays ».

Ainsi, pour résoudre  ce problème, Stéphane Banza pense que le gouvernement tant national que provincial, devait placer l’agriculture comme la  priorité des priorités. Pas priorité dans la bouche et les poches non! Dit-il. «  Mais priorité dans la politique agricole et dans l’appui financier, matériel pour les communautés, avec des espaces bien sécurisé ».

Par ailleurs,  cet acteur de la société civile fait une recommandation. C’est celle de voir le gouverneur appuyer les communautés en intrant, en vue d’arrêter cette hémorragie.