Haut Katanga/ Agriculture: la taxe maïs perçue frauduleusement ?

Haut Katanga/ Agriculture: la taxe maïs perçue frauduleusement ?

Pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la province du haut Katanga s’investit dans l’agriculture, surtout des maïs. La saison agricole 2021-2022 tend déjà vers sa fin. Les agriculteurs sont en pleine campagne de récolte de leurs produits champêtres. Cependant, eux aussi, comme tout citoyen congolais, ne sont pas épargnés par le paiement des taxes de leur récolte. Parmi lesquelles figure la taxe maïs.

Joint au téléphone, le ministre provincial de l’Agriculture, pêche et élevage, Ars Joseph Kayumba, affirme la légalité de cette taxe provinciale. Elle est instituée par l’arrêté provincial interministériel numéro 001/CAB/MIN/FINANCES/HAUT-KATANGA/2021 et numéro 002/CAB/MIN/FINANCES/HAUT-KATANGA/2021 du 21 juillet 2021. Arrêté fixant le taux et la périodicité de paiement des droits, taxes et redevances provinciales à percevoir à l’initiative du ministre provincial de l’Agriculture. Elle est fixée à 0.25 $ par sac de 50 kilogrammes. Équivalant à 500 francs congolais pour cette quantité de maïs.

Ainsi, donc, différents services de l’État sont sur le terrain pour la perception de cette taxe. Sur la route Kasenga par exemple, les percepteurs sont installés à 100 mètres du péage. Ici chaque agriculteur venant de son champ avec les maïs paie obligatoirement cette taxe. Après perception de cet argent dû au trésor public, les agents commis à cette tâche ne livrent aucun document comme preuve de paiement. Affirme un agriculteur témoin de ces événements.

Payer les taxes ou enrichir les autres ?

En effet, les agriculteurs déplorent le manque de transparence quant à la destination de cet argent. Un agriculteur ayant son champ sur la route kasenga s’est exprimé tout en gardant l’anonymat. « Les agents de la DRHKAT obligent à tout celui qui a le maïs de payer 500 francs par sac comme taxe maïs. Où va cet argent ? » S’interroge-t-il avant de poursuivre. « Les gens cultivent avec beaucoup de peine. Et ensuite, ces services viennent s’enrichir sur leurs têtes. Ce n’est pas normal, il y a actuellement plusieurs services même sur des petites routes en terre battues. Ils récoltent entre 500 et 1000 francs sur n’importe quels produits de champ. » Et d’ajouter « L’état congolais doit réglementer ce secteur. Nous cultivons en vue de la sécurité alimentaire. C’est pourquoi. Il doit encourager les agriculteurs. Si réellement ces taxes entrent dans les caisses de l’État, pourquoi il n’y a pas de quittance. »

Signalons que grâce à l’agriculture, la province du haut Katanga a depuis quelques années réussie à stabiliser le prix de la farine de maïs. D’où tous les agriculteurs devraient bénéficier de l’accompagnement du gouvernement au même titre. Car tous contribuent à la lutte contre la faim, quelle que soit l’étendue de terre cultivée.