Empêcher Katumbi d’aller au Kongo-Central, une violation ?
Ce mardi 23 mai 2023, Moïse Katumbi se déplace vers le Kongo-Central. Une province voisine de la ville province de Kinshasa. Le but de ce voyage : redynamiser son parti politique Ensemble pour la République. Mais malheureusement rien ne s’est passé comme prévu. Car il a essuyé un refus catégorique de la province. Selon ses proches , Moïse Katumbi est obligé de regagner Kinshasa.
En effet, l’entrée de la province du Kongo-Central avait été barricadée par la police. Le Conseil de sécurité avait dans une lettre informée à la coordination du parti d’Ensemble pour la République de ladite province de reporter les manifestations liées au déplacement du président National du Parti Ensemble. Le conseil de sécurité évoque « la situation sécuritaire volatile ».
Libertés bafouées
Pour certains , empêcher Moïse Katumbi d’aller redynamiser son parti , c’est une violation des droits et des libertés publiques. Car le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la constitution de la RDC sont clairs sur cette question. Par exemple, l’article 12 consacre, alinéa 1 du Pacte, dispose : « Quiconque se trouve légalement sur le territoire d’un État a le droit d’y circuler librement et d’y choisir librement sa résidence« .
Hubert Tshiswaka n’a pas tardé à réagir. Sur son compte Twitter , le directeur de l’institut des recherches pour les droits humains IRDH a insisté sur la libre circulation.
« Le Ministre de l’Intérieur devrait se saisir de cette violation flagrante du droit garanti à tout citoyen, et instruire la PNC à laisser Moïse Katumbi de circuler librement ».
Kakulu Bernard est le coordonnateur de l’observatoire des libertés publiques dans le haut Katanga. Il ne comprend pas comment l’on empêche un citoyen de surcroit candidat de la République de circuler librement.
« Chaque citoyen doit être libre de se déplacer . L’empêcher d’aller dans une province, c’est une violation de ses droits et ses libertés consacrées. Moïse Katumbi a un parti politique légal et donc ses activités sont également autorisées. Il faut le laisser libre de circuler comme tout citoyen ».
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Un recul de la démocratie
Le respect des droits et des libertés publiques est l’une des fondations d’une démocratie. C’est ce que pense Timothée Mbuya coordonnateur de l’ONG Justicia ASBL. Les violer c’est inacceptable. « C’est inadmissible ce qui se passe dans le Kongo-Central. Jamais une démocratie , un état de droit ne se construit avec pareilles pratiques rétrogrades. Nous avons reculé de plusieurs années. On dirait la période la dictature mobutienne de triste mémoire« , explique ce défenseur des droits humains. Et de s’interroger : « Comment on peut comprendre que quelqu’un se déplace dans une province pour parler avec ses militants, qu’on l’empêche d’y accéder ? Et cela sous prétexte qu’il n’a pas des autorisations« .
Pour Timothée Mbuya , le chef de l’État doit s’impliquer. Car c’est lui l’autorité suprême. « J’interpelle le chef de l’État , c’est lui le garant de la nation. Il doit prendre des mesures pour faire cesser ces choses« , dit-il.
Selon ses proches, le président d’Ensemble pour la République regagne Kinshasa. En attendant qu’il puisse avoir la possibilité d’aller dans le Kongo-Central.