Lubumbashi a besoin de 564 508 tonnes de maïs
Malgré les efforts fournis par les autorités tant nationales que provinciales pour répondre au besoin en maïs , le prix de la farine de maïs est loin de se stabiliser sur le marche de Lubumbashi. Il y a peu, le prix a baissé jusqu’à 38.000 FC un sac de 25 Kg. Mais à ce jour, son prix varie entre 50.000 FC et 60 000FC . Lors du colloque international sur » Ville et santé » organisé le 23 juin dernier, l’université de Lubumbashi a proposé un plan de sortie de la crise.
Le professeur Lucien Nyembo Kimuni, Directeur de laboratoire de recherche en amélioration des plantes affirme qu’en 8 ans la population de la ville de Lubumbashi a augmenté de 854 889, soit 67%. Ainsi, le besoin en farine de maïs a aussi augmenté. « En 2015, la population de la ville de Lubumbashi était estimé à 1.257.111. Et en 2023, la ville compte plus deux millions d’habitants. En ce qui concerne la demande en maïs ,en 2015, elle était de 252.445 tonnes par an. Aujourd’hui, la population de Lubumbashi a besoin de 564.108 tonnes de farine des maïs l’an. Soit une augmentation de 123 % de besoin en maïs.
Pour arriver à produire cette quantité , il faut cultiver au moins sur 144 .000 hectares. Ce qui nécessite des ressources financières conséquentes. Ainsi Professeur Nyembo Kimuni propose une stratégie pour résorber la crise en maïs. C’est notamment un partenariat entre l’Etat Congolais, les entreprises minières et l’université de Lubumbashi. En outre, cet enseignant estime qu’une partie du fonds de la redevance minière pourrait etre affecté à l’agriculture. « Il faut demander aux entreprises minières qui sont autour de Lubumbashi, de pouvoir encadrer les ménages agricoles en leur octroyant des subventions. Cela aura l’avantage de pouvoir utiliser la population qui se trouve autour des mines dans l’activité agricole« .
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Des avis divergents des agriculteurs
Certains agriculteurs comme Dieudonné Kabango président l’union des producteurs agricoles salue cette proposition du professeur Lucien Nyembo. « C’est une meilleure proposition. Les miniers exploitent nos richesses, et ils gagnent beaucoup d’argent. Mais nous, nous restons pauvres. S’ils arrivent à subventionner les agriculteurs, ça sera une bonne chose. C’est une façon d’encourager les cultivateurs. Ces derniers n’ont pas de moyens pour effectuer un travail professionnel« .
Par contre Lucienne Buendwa, secrétaire diocésain du développement pense le contraire. Elle assure qu’il revient au gouvernement de subventionner l’agriculture . Ensuite, il peut acheter la récolte. Ce qui constituera un partenariat gagnant -gagnant. « Ce n’est une responsabilité directe des miniers d’accompagner les ménages agricoles à moins que cela rentre dans le cadre de leur responsabilité sociétale.
Rappelons que depuis trois ans, le gouvernement provincial du Haut Katanga s’est engagé à subventionner la culture du maïs . Toutefois, la demande est toujours croissante.