Lubumbashi : les femmes conscientes de leur autonomisation

Lubumbashi : les femmes  conscientes de leur autonomisation

L’entrepreneuriat féminin prend de l’ampleur. C’est la conséquence positive des lois congolaises qui régissent ce secteur. Des multiples campagnes de sensibilisation ont aussi éveillé la jeune fille et la femme congolaise à s’y intéresser davantage. Car, ceci est la clé pour leur autonomisation. 

Toutefois , il y a encore beaucoup d’obstacles et barrières  qui se dressent contre elle. Entre  coutumes rétrogrades  et clichées sexistes, la femme a parfois du mal à prendre conscience de son autonomisation.

Le mariage, un obstacle à l’entrepreneuriat féminin ?

De nos jours, la femme en général et celle vivant dans les milieux urbains en particulier, se détache petit à petit des chaînes observées dans le mariage. Pour certains hommes, la femme doit rester à la maison. Celle-ci doit s’occuper du ménage. C’est à l’homme de travailler pour ramener le pain à la maison. Une perception contraire à la nouvelle loi sur le travail. Cette nouvelle loi, donne aussi la chance à la femme d’exercer les mêmes services que l’homme. En cas de refus, la femme victime de cette injustice sociale a le droit d’amener devant les instances judiciaires son bourreau, comme l’a aussi confirmé  Madame Aimée Manyong.

Des femmes sensibilisées sur l’entrepreneuriat

Certes, la résistance demeure. Certains hommes ne permettent toujours pas à leurs épouses de travailler. C’est pour diverses raisons. Nous ne saurons les évoquer ici. A ce sujet, votre rédaction a approché une organisation locale impliquée dans la sensibilisation.
Le Réseau pour l’autonomisation de la Femme ( REPAFE) affirme que la Femme se libère petit à petit. Cette structure, a organisé une série de campagnes de sensibilisation. Campagnes organisées à travers le Projet Gouvernemental PADMPE. A Lubumbashi et ses environs par exemple, 848 Femmes ont bénéficié de la sensibilisation axée sur l’entrepreneuriat féminin grâce au REPAFE. Elles sont également sensibilisées sur les dispositions légales en faveur des droits des femmes pour l’amélioration du climat des affaires.

Des points de vue des Femmes

Lors de notre descente dans la commune de la Katuba, quelques femmes se sont exprimées. C’est le cas de Madame Françoise Kainde. Épouse et mère de six ans, elle a choisi la coupe et couture comme métier. Elle emploie deux hommes et deux femmes. A travers son travail, elle subvient à certains besoins de foyer. Elle affirme être un véritable pilier pour son ménage. « Grâce à mon métier, je contribue aussi à l’épanouissement de notre ménage. » Avoue-t-elle.

« Auparavant, je ne pouvais pas imaginer combien le travail de la femme a de l’impact positif sur l’évolution du foyer. Aujourd’hui, grâce à la formation dont j’ai bénéficié sur l’entrepreneuriat, j’ai découvert beaucoup de choses. C’est notamment la normalisation de mon activité.  » dit Alphonsine Mwadi, épouse et mère de 4 enfants.
Elle témoigne avoir réalisé 15 ans dans la vente de friperies au marché Katuba. »J’ai toujours été victime de taxes illégales. Mais depuis que j’ai formalisé mon activité, je respire. Mon activité va de l’avant. Ça me permet d’accroître mes ressources financières. » A-t-elle indiqué, avant de lancer un appel d’éveil de conscience aux autres femmes qui semblent se négliger. Car dit-elle, la femme est une aide capable de relever sa maison. » De son côté, Mukundule de la Fontaine est aussi épouse et mère. Elle vend des pommes de terre. Au-delà du salaire de son mari, elle affirme jouer un grand rôle dans son foyer grâce à son activité.

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Des témoignages vivants

Irène Mutombo, est tenancière d’un restaurant. Mariée et mère des enfants. Elle reconnaît, grâce à l’accompagnement de REPAFE, avoir formalisé son entreprise.

« Nous étions dans l’informel, aujourd’hui grâce au REPAFE, ma petite entreprise est formalisée. Je l’ai inscrit au guichet unique. Au-delà de cette formalisation, j’ai aussi fait comprendre à mon mari le bien-fondé du travail de la femme pour l’émergence du foyer. » Et de poursuivre:

« A l’heure actuelle, seul le salaire de l’homme ne suffit pas pour subvenir à tous les besoins du ménage. C’est pourquoi, la femme est appelée à contribuer également en entreprenant dans un domaine. Dans le cadre de ce projet, j’ai été appuyé matériellement.
J’ai bénéficié notamment la hache viande, le micro-ondes, casseroles, assiettes, chaises et tables pour équiper mon restaurant. C’est un grand Pas pour moi. C’est ainsi, qu’après avoir inscrit mon entreprise au guichet unique, je suis également épargnée à plusieurs formes de tracasseries liées aux taxes, dont j’étais victime par le passé.

Demester Maloba