Appareil judiciaire : la RDC est sous administrée

Appareil judiciaire : la RDC est sous administrée

La République démocratique du Congo compte actuellement disposer d’une population estimée à 102 millions d’habitants. Mais le pays ne dispose que de 5.710 magistrats. Un effectif très faible comparativement aux standards de l’Union Européenne. Ce qui pose un problème dans l’administration de la justice. 

En effet, le standard européen recommande à chaque État d’avoir 20 magistrats pour une agglomération de 100 000 habitants. Pour Vincent Kayembe Tshiamumanya, coordonnateur provincial de la CNDH au Kasaï central, la RDC est loin d’atteindre ce standard. Car selon les chiffres de la RDC, il s’agit de cinq magistrats pour 100 000 habitants. Même si la RDC a prévu la nomination de 2.500 nouveaux magistrats, elle ne pourra pas atteindre ce standard.

« Avec les nominations, on peut arriver à un pourcentage de cas même appréciable, mais qui ne pourrait pas atteindre le standard de l’Union européenne. » Donc, ça veut dire, qu’il n’y a pas assez de magistrats. » Ce qui explique pourquoi dans certaines contrées il y a carences de magistrats. Et pourtant, chaque année, les facultés de droit des universités de la RDC déversent sur le marché de l’emploi des milliers de jeunes.

D’après Vincent Kayembe Tshiamumanya, coordonnateur provincial de la CNDH au Kasaï central, plusieurs causes expliquent cette situation. En premier lieu, il y a peu de recrutement en RDC. Au rythme observé, le recrutement se fait tous les 10 ans. Et pendant ce temps, le pays a continué à révoquer des magistrats, note Vincent Kayembe. Mais, il a également noté le refus pour certains magistrats d’aller au lieu de leur affectation.

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Ainsi, pour remédier à cette situation, Vincent Kayembe Tshiamumanya demande au gouvernement central d’appuyer sur l’accélérateur. Ceci, pour l’affectation du deuxième lot des magistrats qui avaient déjà satisfait aux formations. Mais aussi de prévoir des sanctions à l’encontre de ceux qui refusent de se rendre sur leur lieu d’affectation.

« Que des sanctions soient prises à l’encontre de magistrats qui ne pourront pas répondre à leur poste d’attachement. L’État doit améliorer les conditions de travail des magistrats, en ce qui concerne le salaire. Il doit construire des logis et des écoles dans le territoire. Ce qui permettra aux magistrats d’aller s’y installer. »

Par ailleurs, le coordonnateur provincial de la CNDH pense qu’il faudra accélérer les travaux qui cadrent avec le programme de 145 territoires pour permettre aux magistrats de travailler dans des meilleures conditions.