Lubumbashi-élections Partis politiques et sociétés civiles s’engagent à favoriser la paix

Lubumbashi-élections Partis politiques et sociétés civiles s’engagent à favoriser la paix

Dans un mois, la RDC organisera le quatrième cycle des élections. Cette période pourrait être caractérisée par des tensions mais aussi par des restrictions des libertés publiques. C’est dans ce cadre que le Bureau conjoint des Nations unies aux Droits Humains (BCNUDH) a organisé du 6 au 7 novembre 2023, un atelier de formation sur les libertés publiques et la prévention de la violence préélectorale à Lubumbashi. Celle-ci a réuni à la même table toutes les parties prenantes aux élections, à savoir les acteurs politiques, les journalistes, la société civile ainsi que les forces de sécurité et de défense. À l’issue de cet atelier, les participants se sont engagés à favoriser la paix pendant cette période.

Un atelier tombé à pic

Cet atelier est tombé à point nommé. Car, pour arriver à des élections apaisées, la sensibilisation sur l’exercice, des libertés publiques et la prévention de la violence est importante. Voilà pourquoi, lors de l’ouverture de cette formation, M. Oumar Samake, coordonnateur du BCNUDH-Lubumbashi, a insisté sur la compréhension des uns et des autres. « C’était ici l’occasion de rappeler que la jouissance des libertés publiques requiert la compréhension mutuelle entre les organisations de la société civile, les partis politiques sur la nécessité de prévenir les violences, car il n’existe pas de société démocratique sans journalistes, sans société civile, sans partis politiques de même qu’il n’existe pas de société civile sans Etat », a-t-il dit dans son discours de bienvenue.

Quant au Ministre provincial de l’Intérieur en charge des droits humains, son Excellence M. Héritier Kyungu a, pour sa part, exhorté les participants à prendre des engagements pour conserver la cohésion sociale. « Réfléchir à des pistes de solutions pouvant permettre l’élargissement de l’espace politique dans le strict respect des lois. Vous conviendrez avec moi qu’aucune société ne peut se développer avec des violences incessantes. Il est alors de notre devoir de conserver la paix et la cohésion sociale dans le cadre de l’exercice et la jouissance des libertés publiques ». Et d’insister : « Je vous exhorte donc à tout mettre en œuvre pour faire de cette rencontre un succès et un engagement de tous pour la protection et la promotion des droits de l’homme vers les élections apaisées et sans violences. »

Une matière appropriée qui arrive à point nommé

Ainsi pendant deux jours, les participants ont été outillés sur plusieurs modules en rapport avec les libertés publiques. D’abord l’accent a été mis sur les fondamentaux des droits humains. C’est sur cette matière que M. Papy Nyanguile, membre du BCNUDH a axé son intervention. Il a expliqué qu’en matière de violations des droits humains, seul l’Etat ou les préposés de l’Etat peuvent en être des auteurs. « Car c’est l’État qui est détenteur des obligations » a-t-il dit. Effectivement, l’État a les obligations de respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits humains. Toutefois, il a insisté sur le fait que les abus et exactions commis par certains groupes armés comme des rébellions ou des milices peuvent à leur tour, être taxés d’abus ou d’atteintes aux droits humains.

Un autre module était axé sur les libertés publiques en période électorale. M. Gaston Nyembwe du BCNUDH a expliqué aux participants le bien fondé des libertés publiques. Car ceux-ci constituent aussi le soubassement d’un État de droit. « Les libertés publiques sont reconnues par l’État et encadrées par les instruments juridiques tant au niveau national qu’international », a-t-il dit. Il a par ailleurs listé un certain nombre de libertés publiques. C’est notamment les libertés de conscience, d’expression, d’association et de réunion pacifique. Il a aussi insisté sur les droits des partis politiques en période électorale.

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Le régime des manifestations publiques

Au deuxième jour, M. Oumar Samake, coordonnateur du BCNUDH-Lubumbashi, est revenu sur le régime juridique qui gouverne les libertés publiques en République Démocratique du Congo. S’agissant des manifestations publiques, il a posé la question de savoir sous quel régime se trouve actuellement la RDC ? Dans sa réponse, la constitution de la RDC consacre un régime d’information, a-t-il dit.

Car il faut noter que restriction des libertés publiques sont limitativement énumérés dans les conditions fixées par la loi et la doctrine qui gouverne le maintien de l’odre public. Mais les raisons doivent être valables et non discriminatoires. Le conseiller juridique du commissariat provincial de la police nationale congolaise (PNC), le commissaire supérieur principal Innocent Mbayo wa Lenge est revenu quant à lui sur la mission de la police qui est celle de sécuriser les citoyens et leurs biens. En période électorale, il a soutenu que la PNC a l’obligation d’encadrer les manifestations. La police est surtout un instrument aux mains des autorités politico-administratives qui la réquisitionnent.

Quant au dernier intervenant, M. Halidou NGAPNA du BCNUDH Kinshasa, il a axé son intervention sur le monitoring des violations des droits de l’homme en période préélectorale. Il a mis un accent particulier sur les principes directeurs d’un bon monitoring. Le monitoring doit permettre de récolter les violations des droits humains et des libertés publiques. Mais son but est de mener un plaidoyer pour que les choses changent.

Les participants satisfaits

Pour les participants, cette séance a été très bénéfique. Selon, Mme, Antoinette, cadre à la direction fédérale de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l’atelier est tombé à point nommé, car nous amorçons le virage vers les élections. Nous pensons qu’avec de telles formations, même nos militants pourront à leur tour en bénéficier et changer leurs comportements. » Pour Michel Kasongo Mujike, Coordonnateur de l’ONG LINAPEDHO, cet atelier a permis un échange entre les parties prenantes.

Ainsi, à la clôture de cet atelier, les participants ont pris des engagements et émis des bonnes pratiques. Il s’agit de sensibiliser les militants à une culture de paix, créer un cadre d’échanges permanant pour pérenniser les acquis de la formation, car comme l’a dit, M. Oumar Samake, la paix, la cohésion et l’organisation d’élections apaisées sont une responsabilité partagée