RDC: une campagne sans débat sur les projets de société
La période de la campagne électorale est un moment crucial pour les candidats à tous les niveaux. Ceux-ci vont à la rencontre des populations pour demander leurs voix. Ce moment est souvent caractérisé par un débat de fond. Les candidats, quel que soit le moyen utilisé, communiquent sur leur programme électoral. Malheureusement, en RDC, le débat sur des questions d’intérêt général manque cruellement.
Plusieurs acteurs ont tiré la sonnette d’alarme sur cette question. Par exemple, la dernière note d’analyse de décembre 2023 de Ebuteli (l’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence) relève aussi cet état de chose. Ebuteli regrette le fait que les candidats présidents de la République n’ont pas permis à leurs électeurs de comprendre leurs programmes. Ils ne l’ont pas fait ni à travers les médias, moins encore à travers les rassemblements publics.
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Pas de programme notable
Aslan Mbala, coordonnateur de l’ONG pour les femmes et les enfants, fustige également cet état de chose. « Les candidats ne nous disent pas pourquoi on doit voter pour eux. » Ils ne nous expliquent pas ce qu’ils apportent pour la communauté. On voit qu’ils n’ont pas de programmes, surtout dans le chef des candidats président de la république. Tout ce qu’ils font, c’est la compétition des foules qui viennent à leur meeting. Mais c’est aussi la compétition des insultes. « Personne ne parle sur les idées, personne ne présente un programme« .
Il faut dire que le manque de débat sur le projet de société de candidats n’est pas sans conséquence. Joseph Kongolo est coordonnateur de la Commission des droits de l’Homme. Pour lui, c’est vraiment regrettable ce qui se passe au cours de cette campagne électorale. « C’est dommage, car cela peut amener à des violences« , dit-il. « Lorsqu’il n’y a pas de débat, les projets de société ne seront pas bien compris. Et les électeurs auront du mal à déceler quel est le bon projet de société par rapport aux candidats ». En conséquence, nous aurons des personnes dont nous ne savons comment ils vont gérer le pays. De plus, il sera difficile de connaître le profil de chacun et ses lacunes« .
Il faut dire que ce manque de débats se ressent également dans la campagne électorale à tous les niveaux.
