Elections: Attention a ce communiqué de la Ceni sur la coupure d’internet
Ce mercredi 20 décembre, les Congolais iront voter leurs présidents ainsi que les députés nationaux et provinciaux, mais aussi les conseillers municipaux. L’attente entre le vote et la publication des élections est une période cruciale. Les spéculations vont bon train sur la coupure ou non de l’Internet pendant cette période.
C’est dans ce contexte qu’un communiqué attribué à la commission électorale nationale et indépendante CENI en sigle est partagé les réseaux sociaux et sur la messagerie WhatsApp. « Les réseaux sociaux seront coupés ce 18/12/2023 vers minuit pendant deux longues semaines suite aux élections qui auront lieu ce 20/12/2023« . Ce communiqué est diffusé sur X, anciennement Twitter, comme sur ce compte #RwandaIskilling #Nek.
La Ceni n’a pas tardé à réagir. Tamponnant ce communiqué d’un cache « fake news », cette institution a expliqué qu’il s’agissait d’un faux. Ce qui signifie que le document n’émane pas d’elle.
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Vérification
La Guardia Magazine a vérifié l’image contenant cette allégation. L’analyse forensique avec Fotoforinsics révèle qu’il s’agit d’une image fabriquée par un logiciel. Alors qu’en réalité, il devait s’agir soit d’une capture d’écran ou encore d’une photo du communiqué de la CENI. Comme cela devait normalement être. Dans les deux cas, la présence d’un profil ICC (International Color Consortium) devrait indiquer l’ordinateur ou le modèle du téléphone utilisé. La Guardia Magazine a utilisé cet outil pour vérifier les métadonnées des communiqués que la CENI publie sur son compte X. Ces derniers viennent d’un ordinateur Apple. Alors que sur cette image cet élément manque. Cela suppose que la photo du post est passée par un logiciel d’édition ou de traitement d’image. Où elle a été manifestement trafiquée pour y ajouter le texte, dans le but de fabriquer le post trompeur.
En plus, la CENI n’a pas ce pouvoir de couper l’Internet. Ce que confirme Duc Mbuyi, activiste des droits humains et juriste de Lubumbashi. « Ce n’est pas dans les prérogatives de la CENI de restreindre les libertés publiques, dont notamment le droit à la communication. Le seul qui peut le faire, c’est le ministre de l’intérieur« , dit-il. Et d’ajouter : « il ne le fait qu’en cas d’une menace à la sécurité nationale ».
À la lumière de ces éléments, on peut affirmer que cette image et cette allégation sont fausses. Mais aussi que ce post est trompeur.