CENI: plus de 100 millions $ d’écart dans le budget
Le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), émet ses doutes quant à la fiabilité des prévisions budgétaires des opérations électorales arrêtées par la CENI. Dans son rapport sur l’utilisation des fonds alloués à ces opérations entre 2021 et 2023 en RDC, le CREFDL indique que la gestion du budget par la CENI manque de transparence, de sincérité et de crédibilité.
En effet, le rapport des enquêtes effectuées par CREFDL pour la période allant de décembre 2021 à novembre 2023, indique que le Gouvernement a effectué un décaissement de 1 091 479 898 $ à la CENI. Ceci, pour financer les opérations électorales contre une demande de 1,1 milliard $. Comparés aux budgets votés de 711 millions dollars, il se dégage un taux d’exécution de 153%. Et le dépassement est de 53,31%. De son côté, indique toujours le CREFDL , la CENI a déclaré de n’avoir reçu que 930 millions $. Ainsi, l’écart entre le montant déclaré reçu et celui décaissé par le trésor public est de 161 millions dollars, lit on dans ce rapport.
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Absence de transparence ……
D’après, Valery MADIANGA BAKUTWENI, Coordonnateur et Chercheur en finances publiques et Développement local, cet écart se justifie par le fait que, la CENI a diverses sources de financement. Notamment la présidence, la primature, et la banque centrale du Congo, qui, d’ailleurs, retrace toutes les transactions de la CENI. Il y a aussi, les partenaires internationaux. Cependant, dit-il, la CENI ne déclare pas ces autres fonds. Est-ce qu’on le fait pour des avantages ou à des fins indues ? S’interroge Valery MADIANGA BAKUTWENI. De ce fait, le coordonnateur du centre de recherche en Finance publique et Développement local exige le respect du circuit des dépenses publiques. Car, si celui-ci est respecté, cela éviterait le problème lié à la question de l’inflation.
« Nous avons des décaissements qui sont au-delà de la dotation, au-delà des normes de la CENI. Cela impact le marché d’échange. Il y a la question de la pratique de la corruption sur laquelle nous devons travailler pour réduire la budgétisation irrationnelle. Mais aussi éviter la surfacturation des marchés publics. Aussi, il faut un audit complet de tous les cycles électoraux qui ont fait exploser le budget. A cet effet, la justice pourra ouvrir une enquête préliminaire pour punir les coupables« .
Du côté de la CENI, Jean Baptiste , son chargé de communication s’est réservé de tout commentaire. Il dit ne pas avoir connaissance du fameux rapport.