Fungurume : Des habitants de Manomapya exposés à la pollution ?
Depuis environ trois mois, les habitants du quartier Manomapya dans la commune de Fungurume se plaignent de la pollution . D’après leur témoignage, que ce soit l’air, le sol ou encore l’eau , tout est contaminé par le gaz provenant de l’usine 30 k de TFM. Ils affirment que les conséquences tant sur le plan sanitaire qu’agricole se font déjà sentir.
» La mise en service de la nouvelle usine de l’entreprise Tenke Fungurume Mining dans notre quartier a changé notre vie. Nous respirons un air suffocant qui est à la base des plusieurs de cas de toux sèche. En outre, nous enregistrons plusieurs cas de personnes qui saignent du nez. Parmi elles, il y a des enfants », témoigne Patrice Ilunga, un habitant du quartier Manomapya.
En effet, l’alerte sur cette présumée pollution a été faite vers la fin de l’année dernière par l’ong Action pour le Développement intégral et durable (ADID) en sigle. Martin Mwamb Nwaj , son président indique que la situation reste inquiétante.
» A ce jour, 113 personnes du quartier Manomapya ont présenté différents symptômes des maladies qu’il faudra identifier. Tous ont vu un personnel soignant. Parmi les symptômes, il y a le saignement du nez, la toux ainsi que des problèmes respiratoires. La communauté observe ces cas depuis la mise en service de l’usine de l’entreprise qui produit du cuivre et du cobalt.
Les champs et rivières attaqués ?
En plus de l’air, la communauté du quartier Manomapya soupçonne également la pollution de leur sol et de l’eau. Un agriculteur déclare avoir perdu sa culture de maïs.
« J’ai cultivé du maïs devant ma maison, c’est un petit champ pour la survie. Mais voilà, toutes les plantes deviennent jaunes et sèchent. »Par ailleurs, l’ong ADID soutient que l’eau de ce quartier n’est plus potable. Le 09 décembre, des déchets liquides provenant de l’usine se sont déversés dans les rivières Kamanda ,Kilagila et Kyabange. Ce qui a attaqué la biodiversité et même les poissons sont morts . Ainsi les habitants du quartier ne savent plus quelle eau consommée.
Cette situation a déjà fait l’objet des plusieurs manifestations publiques des membres de la communauté. Certains exigent simplement la délocalisation et l’indemnisation pour leurs cultures détruites. D’autres voudraient voir l’entreprise respecter ses engagements sur la protection de l’environnement.
Des solutions ?
De ce fait , les revendications de la communauté ont été appuyées par différentes dénonciations des organisations de la société civile de Fungurume. Ce qui a conduit les autorités administratives à prendre au sérieux les plaintes de Manomapya. Ainsi, le gouvernement provincial du Lualaba , la commune de Fungurume, la société civile et la délégation de la communauté est en discussion ces deux derniers jours.
D’après certaines sources, l’entreprise TFM propose la délocalisation d’environ milles personnes. Ce seraient celles dont leurs habitations sont très proches de l’usine. Toutefois, d’autres membres de la communauté ne seraient prêts à être délocalisés. Patrice Ilunga, un habitant déclare » nous avons peur de perdre nos sources de revenues et de recommencer à zéro. »
Pour l’heure, aucun compromis n’a encore été trouvé , indique pour sa part un des responsables de la société civile à Fungurume. Entretemps, la commission nationale des droits de l’homme à Kolwezi se dit inquiète de la situation environnementale de ce quartier. Elle appelle à une enquête.