Lubumbashi : 100$, pour un droit au matelas au cachot du parquet
100$, c’est le montant à payer pour avoir droit au matelas au cachot du parquet de grande instance de Lubumbashi. C’est une révélation faite par les acteurs de la société civile après leur détention la semaine dernière. Ils ont ainsi obtenu la liberté provisoire sous caution avec interdiction de fouler les pieds au siège de la société civile. Les cadres de cette structure citoyenne déplorent les mauvaises conditions d’incarcération. Et aussi, la tracasserie dont ils ont été victime au cachot du palais de justice.
En effet, les cadres de la société civile étaient arrêtés pour occupation illégale de la maison de l’Etat alors que cette dernière n’a jamais été désaffectée. Ils expliquent ravoir été maltraité lors de leur arrestation. Ensuite, au cachot du parquet de grande instance de Lubumbashi, ils déclarent que certains d’entre eux en manque d’argent, dormaient par terre. Mais ceux qui en avait, passait nuit sur un matelas, moyennant in versement de 100$ auprès des policiers de garde.
Jean Pierre Muteba, l’un de 10 cadres qui étaient détenus, témoigne que rien n’est gratuit au cachot du parquet.
« Tout est payable. Pour passer la nuit dans un local où il y a un lmatelas, il faut payer 100$. Se laver, on demande 5000 FC. La visite coute 5000fc aussi. Et quand le détenu paie entre 2500 FC et 5000 FC, là il a la possibilité de dormir par terre, sans matelas, ni carton. Donc, la tracasserie est inimaginable. Ainsi, pour obtenir notre liberté provisoire, le procureur a demandé 10.000$. Lorsque les avocats sont arrivés, ils ont plaidé et nous avons payé 5.000$ en fonction de 500$ par personne ».
La situation actuelle de la société civile
Une autre personne parmi ceux qui était détenus, c’est Simon Kalenga président de personne vivant avec albinisme. Il s’indigne du fait que lors de leur détention, ils n’ont pas été considérés comme les cadres de la société civile. « Il n’y avait pas d’humanisme dans la manière de nous traiter au cachot. Pendant la journée, si le détenu veut rester à l’extérieur du cachot, c’est-à-dire, dans la cours, il doit payer 20$. »
Un autre acteur de la société civile qui a recueilli l’anonymat, indique avoir passé nuit par terre. Il n’a pas totalisé le montant exigé pour dormir sur un matelas. « Les conditions de vie sont très mauvaise. On dormait par terre« .
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Après la libération de 10 acteurs, aucun membre de la société civile n’a eu accès à leurs bureaux car le parquet leur a interdit. Cependant, les effets des bureaux trainent encore dans l’immeuble querellé au sis sur l’avenue Kasavubu.
Pour rappel, le conflit foncier autour du siège de la société civile dure depuis l’an dernier. Un prétendu nouveau propriétaire est un privé qui détiendrait un jugement du tribunal sur cet l’immeuble à problème. Certaines sources témoignent que ce Monsieur serait entrain de prendre possession du lieu en y apportant une partie de ses biens .
Pour sa part, la société civile a délocalisé le lieu de sa réunion prévue ce samedi 10 février 2024. Elle se tiendra au siège du réseau de protection des défenseurs de droits de l’homme « GRUWA ».