RDC face à l’OIF: la diplomatie de contournement est nécessaire
Estimant qu’elle n’est pas soutenue par l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF)en ce qui concerne le soutien du Rwanda au groupe armée M23, la RDC boycotte la célébration ce 20 mars de la journée internationale de l’OIF. Pour cette année, le thème retenu est créer, innover et entreprendre en français. En RDC, la journée passe inaperçue. Aucune activité en rapport avec la Francophonie n’a été organisée. Celles qui étaient inscrites à l’agenda ont été annulée. Pour certains internationalistes ,la position de la RDC est fondée.
En effet, la RDC est un grand pays de la francophonie de part la densité de la population qui parle le français. Cependant, elle n’a jamais vue l’OIF condamner le Rwanda pour son apport au M23, ni lui apporter son soutien . Mais, la RDC a plutôt assisté à la promotion de Louise Mushikiwabo ,une citoyenne Rwandaise à la tête du secrétariat de l’OIF. Ainsi, le gouvernement Congolais a refusé de célébrer la journée de la Francophonie. Une façon pour lui d’exprimer son mécontentement face à l’attitude de l’OIF vis-à-vis du Rwanda. Frédérique Amani consultant en questions internationales pense que la décision de la RDC est fondée.
La diplomatie de contournement et ses résultats
Le gouvernement congolais ne doit pas s’arrêter seulement à boycotter la journée de la francophonie. Il doit aller au delà en poussant ces organisations internationales à mener des actions. Le soucis est d’amener l’OIF à soutenir les efforts de paix et sécurité. De ce Frédéric Amani, consultant en relations internationales, propose au gouvernement Congolais d’appliquer la politique de contournement.
« Une chose est de boycotter les activités de la Francophonie. Une autre, est d’amener l’OIF et la communauté internationale à suivre votre dynamique et à vous accompagner. Voilà pourquoi , je pense qu’il y a lieu de mettre en place une diplomatie de contournement. S’il arrivait que cette stratégie est utilisée, cela pourra avoir des résultats escomptés. C’est-à-dire, l’ami de mon ennemi est mon allié. Donc la RDC peut faire pression sur la francophonie, et les autres pays partenaires au sein de cette organisation à mener un plaidoyers auprès du Rwanda afin que la paix revienne à l’Est« .
Des actions pour quel impact?
En outre Frédéric Amani a indiqué que l’action que pose la RDC aujourd’hui ,peut avoir des résultats une année après. Il rappelle que recouvrer la paix est un processus, et qu’il y a des actions à mener. Mais l’impact de ces actions peut etre à long terme, à moyen terme ou à court terme. Tout dépend de la capacité de l’Etat Congolais à mettre en place les mécanismes locaux, régionaux, et internationaux afin que ses partenaires l’accompagnent jusqu’à la matérialisation des efforts de la paix et de la sécurité à l’Est du pays.
» Je pense que si la RDC appliqué la diplomatie de contournement , aujourd’hui, on peut espérer que dans six mois, neuf mois des actions palpables peuvent se mettre en place. Notamment le retrait du M23 dans certaines zones occupées. Mais aussi, le dialogue franc. Il manque un dialogue franc entre les pays de la région. Ainsi, ces états ne pourront plus soutenir les groupes rebelles qui sèment la terreur et la désolation que ce soit en RDC ou ailleurs« .
A noter que le même thème retenu pour la journée du 20 mars, sera également exploité au 18ème sommet de la francophonie. Pendant ce temps, d’autres experts Congolais pensent le contraire. Ils estiment que le pays pouvait saisir cette occasion pour encore faire entendre sa voix. Ce serait une autre forme de pression sur l’OIF.