RDC: monter une entreprise, est-ce un mythe?

RDC: monter une entreprise, est-ce un mythe?

En RDC, plus de 80 % des femmes entrepreneures évoluent dans le secteur informel. Certaines d’entre elles voudraient bien formaliser leurs activités, mais elles n’y parviennent pas. Pour elles, la création d’une entreprise en RDC est soumise à beaucoup d’exigences. D’autres, par contre, pensent qu’en formalisant son activité, l’on s’expose à de la tracasserie administrative et financière.

Marlène, jeune entrepreneure, élève des poules pondeuses. Actuellement, elle compte environ 50. Il y a quelques mois , elle a produit des poulets de chair. La jeune entrepreneure brûle d’envie de formaliser son activité, mais elle rencontre quelques obstacles.

 » Je veux bien rentrer dans le secteur formel. Toutefois, j’ai un petit capital et je crains que tout mon petit argent soit absorbé par les formalités administratives.  »

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D’autres femmes sont convaincues que le climat des affaires en RDC en favorise pas l’entreprenariat. Cette dame qui a requis l’anonymat indique qu’elle est découragée par les tracasseries et la corruption.

 » L’attitude de certains fonctionnaires de l’État me démotive à créer mon entreprise. En effet, chaque fois que tu as besoin d’un document, ces fonctionnaires fixent des prix exagérés. Et dans certains cas, il faut les corrompre pour avoir accès aux documents.  »

Problème d’information

Si ces femmes entrepreneures croient que la création d’une entreprise en RDC est un vrai casse-tête, c’est simplement par manque d’information, indique Diginité Bwiza, directrice nationale de HESHIMA International .  » Le problème, c’est l’information. Lorsqu’on ne sait pas combien coute l’enregistrement d’une entreprise au guichet unique, on a peur. Et pourtant, ça ne coute que 110 $ plus les frais bancaires. Bien souvent, les agents de l’État profitent de l’ignorance des femmes pour les extorquer. » 

Pour sa part, pour Séraphin Bukasa, un autre entrepreneur basé à Lubumbashi, les conditions de création d’une entreprise en RDC ne sont pas compliquées. Citant le directeur du Guichet unique, Séraphin Bukasa donne quelques exigences.

« Les frais administratifs au guichet unique sont fixés à 110 $ . Ajouter à cela les frais bancaires ainsi que la TVA, le total est de près de 127 $. Le cout peut être supérieur au cas où l’entrepreneur recourt à l’expertise d’un expert ou d’un avocat, qui lui aussi va exiger des frais. Mais au départ, il faut consigner le capital dans une banque. Et le cout d’une part dans une société est l’équivalent de 10 $, après l’initiateur du projet peut se fixer un montant. J’ai vu des sociétés commencer avec un capital d’un million de francs congolais, par exemple, soit près de 400 $. D’autres ont commencé avec 600.000 francs, soit près de 220 $. Il n’y a donc pas un plafond . »

Entre-temps, le site Internet de l’Agence nationale pour la promotion des investissements publie les conditions de création d’une entreprise en RDC. On y trouve également la liste des documents exigés.