Lubumbashi : des femmes réfléchissent sur leur autodétermination

Lubumbashi : des femmes réfléchissent sur leur autodétermination

Le Bureau Wallonie-Bruxelles de Lubumbashi et le cercle Sophie Kanza qui regroupe des femmes professeurs ont organisé ce mercredi une matinée de réflexion. Une centaine de femmes ont échangé autour du thème : l’autodétermination de la femme pour un environnement professionnel paritaire, défis et atouts. Cette activité entre dans le cadre de la célébration du mois des droits de la femme. 

L’autodétermination fait référence au droit des individus à construire leur vie. En effet, une personne peut prendre des décisions et faire ses propres choix sans l’influence extérieure, a déclaré madame Annie Kabeya, cheffe du Bureau Wallonie Bruxelles de Lubumbashi. Cette matinée a été animée par cinq femmes , toutes professeurs et enseignantes à l’université de Lubumbashi. L’objectif étant d’amener ces femmes à mettre à la disposition de la communauté les résultats de leurs recherches. Ainsi, leur savoir et leur connaissance peuvent contribuer au développement de cette communauté.

A cet effet, madame Annie Kabeya, responsable du bureau Wallonie Bruxelles de Lubumbashi, leur a lancé cette invitation.

 »Les femmes professeures de l’université font des recherches, mais parfois ces recherches restent bien gardées dans des laboratoires. De ce fait, elle n’ont aucun impact sur des femmes qui sont à la base. Et pourtant, le souci est que les résultats de ces recherches  puissent être implémentés au niveau de la base par des femmes. Ainsi , l’université peut jouer réellement son rôle d’interface avec la communauté. »

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La recherche au service de la communauté

Pour sa part, la professeure Françoise Kat, présidente du cercle Sophie Kanza s’est dite consciente de cette réalité. Voilà pourquoi, cette matinée de célébration du mois des droits de la femme était une occasion de présenter quelques résultats des recherches.

C’est notamment, celle faite par elle-même. Cette recherche portait sur la représentativité de la femme à l’université de Lubumbashi et dans quelques institutions supérieures publiques.  » Le personnel féminin est sous-représenté dans l’enseignement supérieur et universitaire à Lubumbashi. Nous devons préparer la relève. Voilà pourquoi,  nous avons commencé la réflexion au niveau du Cercle Sophie Kanza , a déclaré la  professeure Françoisee Kat .

Pour sa part, la professeure Maguy Nzuzi, économiste, a présenté les obstacles à l’entrepreunariat féminin  Lubumbashi. Et parmi ces obstacles, il y a notamment le faible niveau d’instruction de la femme. Aussi, l’absence de connaissance en matière de gestion de crédit, même si  l’accès à celui-ci est difficile pour les femmes.

En plus, les techniques d’innovation dans la transformation du manioc ont aussi été abordées par la professeure Marie-Claire Yandju. C’est entre autres le respect des normes dans le traitement, la conservation et l’emballage du produit. 

Expérience édifiante

Les participantes ont également été édifiées par l’expérience de madame Claude Mwanza, première présidente de la cour d’appel. Elle a ainsi partagé les défis et les atouts de la femme dans la magistrature. Enfin, une femme policière, la colonel Angèle , chargée de la protection civile a partagé son propre témoignage sur l’autodétermination.

La plupart des participantes venues des différents milieux socio professionnels ont apprécié cette initiative. Car, disent certaines d’entre elles, il existe une cassure entre les femmes chercheures et autres femmes. «  J’ai beaucoup appris des expériences des autres. En plus, j’étais en face des femmes intelligentes, travailleuses et déterminées. Elles sont sources d’inspiration pour moi, a déclaré une femme entrepreneure.

C’est une très bonne expérience, explique madame Romans Bohenimio,,une participante. Je souhaiterais qu’à la prochaine fois, des hommes soient aussi invités. Ainsi, grâce à ces échanges avec eux, ils seront sensibilisés pour ne plus se constituer en obstacle .

A noter que les femmes qui ont pris part à cette manifestation ont observé une minute de silence en mémoire de leurs collègues victimes des atrocités à l’Est de la RDC.