Kambove: remous sur la perception illégale de la taxe sur le maïs

Kambove: remous sur la perception illégale de la taxe sur le maïs

Une tracasserie organisée se vit  depuis un mois dans trois groupements du secteur de la Lufira, territoire de Kambove, province du Haut-Katanga. Il s’agit des  groupement Lukoshi Mwadingusha, Kyembe et Mulandi. L’agronome Franck Kalenga perçoit la taxe sur le maïs  grain fraichement récolté qu’il appelle Taxe sur la fermeture du maïs. Il a été arrêté par la police samedi dernier, ensuite relâché 48 heures après. Ce mercredi 10 avril, cet agent  a bloqué l’arrêt de bus Mwadingusha –Likasi. Il exigeait à chaque vendeur de payer cette prétendue taxe . La société civile  locale appelle la justice à faire son travail.

En effet, depuis le 01 mars 2024, un agronome nommé Franck Kalenga Mwengya circule avec un ordre de mission n°556 dans le secteur de Lufira Territoire de Kambove. La nature de la mission est la perception de taxe de recensement des planteurs et de fermiers.  Le document a une durée de 45 jours. Il porte le sceau du territoire de Kambove, et  il est signé par le chef de secteur de la Lufira , Eneya Kyambamba Ruth.

un faux document

D’après ’Alain Kishala ,acteur de la société civile à Kambove, l’agronome Franck Kalenga a constitué trois équipes. Il a érigé des barrières le long des grandes routes des trois groupements. Par exemple, sur la route Mwandingusha-Lukoshi, l’agronome y a planté  deux barrières. Ainsi, il percevait une taxe appelée  » fermeture de maïs ». En effet, il s’agit d’une perception sur le maïs fraichement récolté alors que la campagne agricole n’est pas encore ouverte. Celle-ci démarre en principe le 15 mai. Pour la société civile, cette perception est illégale.

«  Ce monsieur a placé des barrières sans l’autorisation du chef de secteur. Il a fabriqué l’ordre de mission, en falsifiant la signature du chef de secteur et le sceau. Il a commencé à extorquer l’argent auprès des pauvres cultivateurs qui revenaient du champ. Au début il demandait 7000 FC, 5000, voire 3000 FC. Si la personne n’a pas d’argent, il obligeait la vente du maïs pour qu’on lui paie. Aucun document en termes de quittance n’était donné aux gens ».

Deux personnes victimes de cette tracasserie confirme l’information. Nono Mambwe témoigne, « Quand je revenais du champ, j’ai trouvé une barrière avec. Des gens en tenue civile, m’ont arrêté. Ils ont contrôlé ce que j’avais, ensuite, ils m’ont demandé 2000 FC, pour la fermeture des maïs ».

Un autre passant qui a requit l’anonymat a aussi réagi. « Moi, j’avais payé 3000 FC toujours pour cette  taxe dite  pour la fermeture des maïs ».

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Un appel lancé à la justice

Lorsque la société civile était informée de la situation, elle est descendue sur le terrain pour s’en rendre compte. Arrivée sur place où était les barrières, les acteurs de la société civile ont consté que  l’ordre de mission était fausse. Ils ont  ensuite contacté la police  qui a mis la main sur l’agronome. Franck  était arrêté puis transféré au poste de la police. 48h après, le prévenu était relâché, rapporte Alain Kishala.

«  Hier, nous étions surpris d’apprendre que ce monsieur s’est permis d’aller à l’arrêt de bus Mwadingusha-Likasi. Il demandait 100.000 FC aux passagers qui avaient les maïs. La population  nous a alerté . Et quand nous avons dépêché nos camarades à l’arrêt de bus , c’est ainsi, qu’il a abandonné et il est parti ».

De ce fait, Alain Kishala appel la justice à faire son travail en vue de décourager les malfaiteurs.

« Jusqu’au moment où je parle, Franck Kalenga est libre. Ce sont des anti-valeurs, ce monsieur est entrain d’escroquer la population. L’argent qu’il perçoit n’entre même pas dans le trésor public. Nous voulons que la justice puisse faire son travail, afin d’arrêter cet homme et qu’il subisse la rigueur de la loi« .

Nous avons  tenté de contacter le chef de secteur de la Lufira, mais son téléphone passait à vide.