RDC: le parc Upemba souffle ses 85 bougies sous plusieurs défis
Le parc national Upemba en RDC, commémore depuis ce mardi 14 mai, ses 85 ans d’existence. Il est ainsi l’un des plus vieux parcs de la RDC. Cet espace de conservation de la nature renait après des années presque d’abandon. Aujourd’hui, la faune se reconstitue, mais les défis restent énormes.
Parmi ces défis figure la divagation des éléphants. En effet, les territoires de Manono et de Malemba Nkulu accueillent chaque année quelques éléphants en divagation. Ces pachydermes qui proviendraient du parc de l’Upemba , laissent toujours une désolation à leur passage. Le 08 mai dernier, une alerte sur la présence des éléphants à Manono a été lancée par la société civile locale.
«Après plus de 6 mois d’accalmie, les éléphants sont de retour dans le secteur de Kamalondo précisément sur l’axe Kayombo-Kisamba. Plusieurs champs de manioc et des rizières sont dévastés, a déclaré la Société civile de Manono. En outre, elle affirme que cette situation plonge les communautés dans la peur.
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Le Parc de l’Upemba envisage une solution
Pour répondre tant soit peu à la divagation de leurs éléphants, les gestionnaires du Parc national de l’Upemba s’activent à mettre un système de contrôle et de suivi de ces animaux protégés. Forgetten Parks Foundation ,FPF, impliqué dans la conservation de ce grand parc, émet encore de doute sur la provenance des éléphants en divagation dans le territoire de Manono.
Toutefois, FPF reconnaît la divagation de ses éléphants. « Nous sommes conscients de la divagation de nos éléphants. C’est à cause des problèmes sécuritaires causés par le braconnage dans le parc surtout en saison de pluie, » fait savoir Antonio Longangi, responsable de communication du Parc de l’Upemba. Et de poursuivre : « Nous avons déjà créé un système de suivi et de contrôle de tout mouvement des éléphants. Néanmoins, la présence des miliciens maï-maï dans certaines zones du parc rend la tâche de surveillance très difficile.»
Notre source ajoute par ailleurs que «ces éléphants se sentent souvent en insécurité lorsqu’ils sont piégés par les braconniers. Voilà pourquoi ils quittent le parc vers les communautés. La sécurisation de ce patrimoine est une nécessité.
Trafic illicite de l’ivoire
De sa part, le Professeur Deogratias Yolola , expert en environnement, évoque certains éléments du comportement humain à la base de cette divagation. C’est notamment, l’orpaillage clandestin dans le parc et le trafic illicite des ivoires. « Nous demandons aux responsables politiques, administratifs et sécuritaires dans les deux territoires de prendre au sérieux ce problème d’éléphants.»
Parmi les pistes de solution, le Professeur Deogratias Yolola propose une patrouille régulière dans le parc pour dénicher des sites d’orpaillage clandestin qui y sont installés et qui troublent la quiétude des pachydermes. »Il faut aussi contrôler les armes et les munitions mises à la disposition des forces de défense et de sécurité pour s’assurer qu’elles n’alimentent pas les braconniers qui tuent les éléphants pour pouvoir extraire leurs défenses et se faire de l’argent.»
Notons que ce 14 Mai, le Parc national de l’Upemba a commémoré ses 85 ans d’existence depuis sa création.