Kinshasa : l’incinération des déchets à ciel ouvert
Si et seulement si la RDC est résolument engagée à se présenter comme le pays-solution aux problèmes de réchauffement climatique, elle doit d’abord prêcher par des exemples. Elle doit assainir l’environnement de sa capitale qui est le miroir du pays. surtout dans le traitement des déchets .
Depuis notre retour en RDC, après une décennie d’absence, nous avons fait un constat amer. Celui-ci porte sur la politique de l’assainissement de nos centres urbains. En parcourant la ville de Kinshasa, nous avons observé une mauvaise habitude. Partout, les habitants incinèrent leurs déchets. Ceci se passe dans ou devant leurs parcelles ou aux différents coins de leurs avenues.
Dangers
Nous savons tous que la combustion des déchets à l’air libre entraîne des maladies. Elle entraine également des décès prématurés et contribue au dérèglement climatique. Les enfants sont les plus exposés, eux qui inhalent quotidiennement ces substances toxiques. Car qui ignore que ces particules qui sont rejetées dans l’air provoquent de nombreuses maladies. Il s’agit par exemple des problèmes pulmonaires et cardiaques, de certains types de cancers, des problèmes de foie, d’une dégradation des systèmes immunitaire et endocrinien et de la fonction de reproduction (donc de l’infertilité). De plus, il y a des effets sur le système nerveux en développement et sur d’autres phénomènes liés à la croissance. C’est notamment la naissance de nouveau-nés en sous-poids ou prématurés, des problèmes de développement cognitif ou encore des décès prématurés !
Rentabiliser les déchets
Est-ce que nos dirigeants savent qu’environ 70 à 80 % des ordures ménagères générées dans les villes sont recyclables ? C’est notamment les plastiques et le papier. Et en les recyclant, ils peuvent générer 8 milliards de dollars par an s’ils étaient conservés dans une économie circulaire ?
C’est quoi l’économie circulaire ? Elle consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets.
Nos dirigeants doivent remédier aux déficiences structurelles dans la gestion des déchets. Et doivent aussi promouvoir cette économie circulaire qui va privilégier la réutilisation, le recyclage et la valorisation. Ce qui va renforcer la fabrication locale, créera de l’emploi, réduira sensiblement le taux de chômage. Ceci diminuera la pollution atmosphérique et surtout les émissions de gaz à effets de serre.
Exemplaire !
La RDC doit être un pays exemplaire dans la bonne gestion des déchets. Elle doit également donner l’exemple dans l’assainissement de son environnement, pour se prévaloir le titre ou le statut du pays-solution.
Comment est-ce possible que nos dirigeants qui passent sur le pont MAKELELE, qui voient le brûlage des déchets à ciel ouvert, mais qui ne réagissent pas à une telle pratique criminelle ?
Nous demandons à nos autorités de mettre fin à cette pratique ignoble et irresponsable. Ceci dans le but de préserver la santé des Kinois qui ne bénéficient pas d’un service de collecte des déchets. Et surtout, ceux qui vivent à proximité des décharges éparpillées à travers les 24 communes de la capitale.
Pendant qu’on y pense, où sont passés les plus de 200 engins d’assainissement venus de la Turquie que le prédécesseur du nouveau gouverneur de la ville province de Kinshasa avait réceptionnés ?
Que sont devenus les sites de transit à N’djili Brasserie que la ministre de l’environnement et du développement avait promis ?
Si vous voulez que les membres de la COP (Conférences of the Parties ou Conférence des parties) vous prennent au sérieux, alors commencez par faire de la capitale de la RDC la ville environnementale dudit pays-solution.
Collaborer aussi avec les municipalités
Ce que nous suggérons au nouveau locataire du gouvernorat de la ville de la province de Kinshasa, le gouverneur Daniel BUMBA, c’est de travailler en parfaite collaboration avec les autorités municipales. Ainsi, il pourra parvenir à mettre fin à cette pratique d’incinération des déchets à ciel ouvert.
Nous venons de démontrer que l’incinération des déchets à ciel ouvert dans la ville province de Kinshasa est une pratique répandue. Elle est stimulée surtout par l’absence criante de collecte systématique des déchets.
C’est maintenant ou jamais que nous devons réagir sur la situation des incinérations des déchets à ciel ouvert. Ainsi, nous pouvons atténuer leurs effets dévastateurs sur la santé et le climat. Et ainsi porter haut le flambeau du pays-solution aux problèmes de réchauffement climatique que nous prônons !
Ne faisons pas de notre capitale Kinshasa un crématorium des immondices à ciel ouvert, car la santé n’a pas de prix !
Par : Mingiedi Mbala Nzeteke Charlie Jephthé, activiste, penseur et notable de Madimba.