« Mulao», un livre sur la résolution des conflits fonciers à Mitwaba

« Mulao», un livre sur la résolution des conflits fonciers à Mitwaba

La chefferie Kyona Ngoy dans le territoire de Mitwaba en région du Katanga, connaît souvent des conflits fonciers. Parfois, ces conflits dégénèrent . Et dans certains cas , des morts et des cas d’emprisonnement sont enregistrés . Pour y remédier, Georges Kadinga propose quelques pistes de solution dans ce livre rédigé et publié en kizela, une langue locale.

En effet, l’auteur du livre «Mulao» en kizela, et « testament » en français, met en lumière les causes des conflits constatés dans la chefferie de Kyona Ngoy. C’est dans le territoire de Mitwaba, dans la province du Haut-Katanga, à plus ou moins 600 kilomètres de la ville de Lubumbashi. Ce territoire fait partie de ce qu’on a appelé il y a quelques années dans la région du Katanga, le triangle de la mort.

Pommes des discordes

Georges Kadinga Mulundule, l’auteur, souligne plusieurs éléments qui sont à la source des conflits entre la chefferie mentionnée précédemment et les régions avoisinantes. Cela concerne particulièrement les régions de Manono, Malemba’nkulu et Pweto. Pour l’auteur Georges Kadinga, c’est fréquemment le manque de contrôle sur les limites foncières qui est à l’origine des conflits entre sa chefferie et ces territoires.«Par exemple, il y a le conflit entre le parc national de l’Upemba et les habitants des environs », dit-il.

En outre, l’écrivain précise que « le plus souvent, les éco-gardes du parc et cette population environnante vivent à couteaux tirés ». Parce que la population voit ses portions de terre être annexées au parc. Par conséquent, elle n’a plus accès pour faire ses champs ou chasser les gibiers. « Il y a par exemple le conflit entre le parc national de l’Upemba et la population environnante », dit-il. En outre, l’auteur indique qu’un autre cas est celui enregistré entre le territoire de Mitwaba et celui de Malemba’nkulu. Dans ces deux territoires, il y a un conflit des limites entre les groupements Kincha et celui de Kina. Ici, les limites ne sont pas stables et sont sujettes à des conflits permanents.

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Par ailleurs, l’auteur propose des pistes de solution pour sortir la chefferie dans les conflits fonciers. Parmi lesquelles, la définition des limites. Pour Georges Kadinga,« la résolution définitive de ces conflits passe par l’administration. Celle-ci doit définir les limites dans ce coin du pays. Celà doit se faire avec l’arbitrage de l’institut géographique».

Pourquoi un livre en kizela ?

Ce livre de 227 pages contient quatre chapitres. Parmi lesquels, la résolution des conflits. Ainsi, son auteur fait le choix de la langue kizela pour s’adresser premièrement à la population locale.« En grande partie, la population visée par ce livre lit et entend le Kizela. « Voilà pourquoi j’ai souhaité m’adresser à elle directement dans sa langue », a-t-il dit. Toutefois, l’auteur du livre promet une traduction en français. Cela pour permettre aux autres lecteurs de bien appréhender son contenu.

Il sied de noter que l’auteur revient sur les limites de chefferie aux autres territoires. La généalogie de sa famille jusqu’à la cinquième génération, les causes des conflits et les pistes de solution. Il aborde aussi quelques expressions et 635 proverbes. Ce livre est vendu sept dollars américains.