Femme journaliste : briser le silence sur les violences symboliques

Femme journaliste : briser le silence sur les violences symboliques

Les femmes journalistes face aux violences symboliques, enjeux et défis, une thématique au cœur de la 6ème édition de la foire des femmes de médias organisée ce mardi 11 mars 2025 à Lubumbashi. Cette séance a réuni des femmes de médias et  des cadres de la société civile.

La violence symbolique est une domination invisible exercée par et à travers le langage, les normes culturelles et les représentations sociales. Ainsi, la violence symbolique se manifeste souvent par la marginalisation des femmes. Il s’agit par exemple des paroles dévalorisants lancées par des hommes alors qu’une femme couvre un évènement.  » Les femmes n’ont pas le droit d’être ici. Ou encore on avait besoin d’un journaliste et non d’une femme. » Ce qui les réduit à des rôles traditionnels comme celui de mère ou d’épouse, tout en occultant leurs expertises.

 » Je suis heureuse de voir la question des violences symboliques abordée aujourd’hui, » déclare Rachel Shabani, journaliste à Best View communication.  » Nous sommes parfois écarté juste parce qu’on est femme. Il faut que ça prenne fin, » s’esclame t-elle. De plus souligne la journaliste,  » nous ne devons pas toujours nous victimiser. Les femmes des médias doivent mériter leur poste. Ainsi, nous allons combattre les violences symboliques. »

Pour sa part, Dacia Mwananderi, Directrice du magazine le Carillon pense qu’il n’y a pas de raisons de sous-estimer la femme.  » Nous nous sentons parfois minimisé  dans la pratique de notre métier. Ce que font les hommes, nous le faisons aussi. Nous sommes donc égaux dans ce métier. »

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Enjeux des violences symboliques

Il faut dire que les femmes des médias perdent plus que ce qu’elles gagnent, étant face à des violences symboliques. C’est ce que fait comprendre Serge Kayembe, enseignant à l’université de Lubumbashi.

 » La télévision, jouent un rôle crucial dans la normalisation de ces stéréotypes, » déclare t-il.  » Les femmes sont rarement présentées comme des leaders ou des expertes dans des journaux. Chose qui contribue ainsi à leur invisibilisation. »  De plus fait-il remarquer, « dans des publicités, les femmes sont utilisées comme des objets captivants. Et parfois leur présence n’a rien à avoir avec le produit. »

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Défis à relever

Si les femmes des médias perdent plus que ce qu’elles gagnent face aux violences symboliques, les défis sont aussi énormes. Il s’agit par exemple, de l’identification d’une violence symbolique, et de son éradication  en milieu professionnel.

« La violence symbolique est subtile. On ne la vois pas, «  déclare Serge Kayembe.  » C’est ainsi que certaines femmes y participent involontairement. Les médias sont appelés à changer les choses. Cela, parce qu’ils véhiculent le modèle d’une société. »

Et d’ajouter,  » Un autre défi, c’est celui de maintenir la sensibilisation. Cette question par exemple, n’intéresse les médias, uniquement au mois de mars. Après quoi, on rentre dans les mêmes habitudes. »

Des pistes des solutions

En outre, Serge Kayembe à encourager les femmes journalistes à réaliser des audits genrés des contenus médiatiques pour évaluer la présence et le traitement des femmes. En se posant systématiquement la question « Où sont les femmes ? », De plus, avoir une réflexion critique sur la couverture médiatique. Créer de réseaux d’expertes dans divers domaines, afin de garantir une représentation équitable. Serge Kayembe inclut également l’établissement de chartes éthiques anti-sexistes et la mise en place de formations sur les biais de genre au sein des rédactions.