RDC : vers une reconfiguration de l’opposition ?

Après plusieurs semaines de silence politique, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, refait surface sur la scène régionale. Son arrivée remarquée à Nairobi ce mardi suscite de nombreuses interrogations sur ses intentions et sur la recomposition du paysage politique en RDC. Dans la capitale kényane, Joseph Kabila a réuni plusieurs figures de l’opposition.
Depuis la fin de son mandat en 2019, Joseph Kabila s’était montré discret, se retirant progressivement de la vie publique. Mais sa récente initiative semble marquer une volonté de reprendre la main sur un espace politique en pleine fragmentation.
Selon des proches de l’ancien chef de l’État, cette rencontre de Nairobi visait à réorganiser un front politique commun contre le régime actuel de Félix Tshisekedi. Cette initiative arrive à un moment où l’opposition politique en RDC peine à trouver une ligne unitaire.
L’enjeu d’un leadership de l’opposition en crise
L’opposition congolaise traverse en effet une période de forte dispersion. Celle-ci est marquée par des ambitions personnelles et des divergences de stratégie. En convoquant plusieurs leaders à l’étranger, Kabila cherche visiblement à rétablir son influence . En outre, l’ex-président semble vouloir se positionner comme arbitre ou rassembleur d’un bloc face au président Felix Tshisekedi.
Cependant, certains internautes s’interrogent sur cette démarche. « Joseph Kabila, dont le parti le PPRD a perdu du terrain lors des dernières échéances, dispose-t-il encore d’une réelle base populaire ou d’une capacité de mobilisation nationale ? Selon certains médias, Matata Ponyo et Franck Diongo figurent parmi les opposants qui ont pris part à cette rencontre. Tandis que d’autres opposants n’ont pas fait le déplacement de Nairobi. C’est le cas de Moise Katumbi et même Martin Fayulu n’auraient.
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Une stratégie régionale et symbolique
Le choix de Nairobi n’est pas anodin. Le Kenya représente un terrain neutre, loin des tensions de Kinshasa, mais aussi un espace de diplomatie active en Afrique de l’Est. En y réunissant ses alliés, Kabila cherche peut-être à envoyer un signal régional. celui d’un retour sur la scène politique africaine, soutenu par un réseau d’alliances tissé pendant ses années au pouvoir.
Pour le président Tshisekedi, ce regain d’activité de son prédécesseur intervient dans un contexte délicat. Le pays fait face à des tensions sociales, à des problèmes de sécurité persistants dans l’Est, ainsi qu’à des contestations liées à la gouvernance.
Vers un nouveau front politique ?
Reste à savoir si cette tentative d’unification de l’opposition portera ses fruits. Entre méfiances internes, rivalités d’ego et différences idéologiques, la coalition de l’opposition que semble vouloir relancer Joseph Kabila devra encore convaincre. Elle devrait prouver qu’elle peut proposer une alternative crédible au pouvoir en place. D’autres Congolais n’y croient pas. Raymond Muyumba Maila, ancien porte-parole de l’opposition au Katanga se dit même révolté par la démarche de Joseph Kabila.
» Ceux qui ont mis le feu à la case, ils viennent se présenter comme des sapeurs-pompiers, pendant qu’on nous tue de la faim, de l’escroquerie du taux de change de dollar, dit-il. Et de poursuivre » A cause de vos erreurs de vouloir vous approprier le pays, nous sommes abandonnés »
En somme, le retour de Joseph Kabila sur la scène politique ne relève pas du hasard. Il s’inscrit dans une logique de repositionnement stratégique. Il est à la fois personnel et collectif, dans une RDC où l’avenir politique reste largement ouvert. Entretemps, il faut rappeler que l’ex-président de la RDC a été condamné à mort par la Cour militaire. Un mandat d’arrêt a même été lancé contre lui.
Avec ChatGPT