RDC: Seules 21 entreprises minières vont exporter du cobalt

Les exportations du cobalt de la RDC reprennent ce jeudi 16 octobre 2025. Suspendues pendant 5 mois, les entreprises minières installées dans la région cobaltifère du Katanga vont de nouveau retrouver le marché international avec ce minerai stratégique pour la transition énergétique. Cependant, le gouvernement congolais a opté pour un système de quota des quantités de cobalt à exporter.
D’ici la fin de l’année 2025, la RDC devrait exporter 18 125 tonnes de cobalt. Néanmoins, tous les producteurs de l’or bleu ne profitent pas de la levée de la mesure de suspension des exportations. L’Autorité de régulation des marchés des substances minérales stratégiques, ARECOMS a en effet publié une liste des sociétés concernées. Elles sont au total 21 entreprises minières sur une trentaine qui produisent du cobalt.
Le groupe CMOC avec ses deux entreprises Kisanfu et TFM bénéficie de la grosse part du quota des exportations. D’octobre à décembre 2025, il va exporter 6 500 tonnes de cobalt. Il est suivi par Glencore, qui, grâce à KCC et MUMI,bénéficie d’un quota de 3 925 tonnes. Le groupe ERG reçoit un quota de 2 125 tonnes, suivi de l’entreprise EGC avec 1 175 et Deziwa avec 825 tonnes. En outre, les quotas réservés aux 14 autres sociétés minières vont de 500 à 50 tonnes de cobalt. Il s’agit de MMG, COMIKA, COMILU, COMMUS, Ruashi mining, CDM, Kalongwe mining, CHEMAF, Sicomines, minière de Kalukundi, kisanfu mining, société Congolaise du Terril, Kambove mining et la société minière du Katanga.
Exclusion de 36 % d’entreprises minières.
Selon les statistiques du ministère des Mines de 2024, la RDC compte 100 entreprises minières dans la filière cupro-cobaltifère. 33 d’entre elles produisent du cobalt en plus du cuivre. Ainsi, pour l’exercice 2024, le pays, 1ᵉʳ producteur mondial d’or bleu, a mis sur le marché plus de 198 000 tonnes. De ce fait, le marché était inondé, avec comme conséquence, la chute drastique du prix de la tonne. Le cours du cobalt a atteint son niveau le plus bas, soit 23 000$ la tonne, alors qu’une année plus tôt, la tonne s’est vendue à plus de 80 000 $.
Pour réguler le prix sur le marché, l’ARECOMS n’a ciblé jusque là que 21 entreprises minières. 12 sociétés, soit 36 %, ne figurent pas sur la liste publiée par l’Autorité de régulation. « L’attribution du quota stratégique s’effectue à l’entière discrétion d’ARECOMS« , lit-on dans son communiqué du 10 octobre 2025. Parmi les sociétés exclues, il y a par exemple HMC qui a produit 74 tonnes l’an dernier. CNMC Huashin Mabende dont sa production de 2024 était de 66 tonnes.
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Inquiétudes des acteurs de la société civile
Trois jours avant la publication par l’ARECOMS de la répartition des quotas par entreprise minière, deux organisations demandaient déjà la réglementation des exportations du cobalt. Les ONG La Sentinelle et CASMIA appelaient à la transparence ainsi qu’à l’adoption des critères impersonnels de répartition des quotas. Ces organisations se disent inquiètes par la stratégie de l’ARECOMS. »La sentinelle est préoccupée par l’approche discrétionnaire que prend l’ARECOMS. »
Pour sa part, l’ong Ressources Matters a toujours plaidé pour des réformes profondes après la suspension des exportations du cobalt. Mais déjà ce jeudi, on pourra de nouveau observer sur la route vers la frontière zambienne des camions chargés du cobalt.