Lubumbashi : mise en place d’une commission de vérification de violation des droits aux salaires et décomptes finaux au sein des entreprises publiques
A l’initiative de l’Institut des recherches des droits humains IRDH en sigle, un sit-in a été organisé à Lubumbashi hier le 27 mars 2019 pour dénoncer le vol des salaires au sein des entreprises publiques dont notamment la Société Nationale de Chemin de Fer de la RDC (SNCC), la Générale des carrières et des mines (GECAMINES), la Société de Développement Industriel et Minier du Congo (SODIMICO) et la Société Générale de télécommunication (SOGETEL). Une initiative qui a porté des fruits car une commission ad hoc de « vérification d’allégations a été mis en place.
Cette décision prise par le gouverneur de la province Pande Kapopo permettra à l’autorité en province d’user de son autorité d’arbitre. Elle sera composée notamment du Gouverneur de Province qui jouera ce rôle d’arbitre ; les entreprises incriminées seront représentées par leurs Administrateurs Directeurs Généraux et Directeurs Généraux ; huit délégués des travailleurs protestataires participeront aux côtés de huit syndicalistes ; deux avocats de l’IRDH siègeront aux assises, en qualité de techniciens des droits de l’Homme et facilitateurs du processus.
Les chercheurs de l’IRDH saluent la promptitude avec laquelle les autorités politiques provinciales ont réagi à cette manifestation pacifique. Toutefois pour que cette démarche apporte des fruits escomptes cette institution des droits humains recommande l’inclusion des magistrats professionnels, ‘’afin que soit puni de manière exemplaire, quiconque des dirigeants des entreprises sera reconnu, individuellement, responsable desdites violations récurrentes des droits sociaux des travailleurs.’’
Rappelons que les agents SNCC se plaignent de plus de 110 mois de salaires non payés, d’autres possèdent des jugements que l’employeur refuse d’exécuter, d’autres encore attendent leurs décomptes finaux depuis plus de cinq ans. A la SODIMICO, des cadres, agents, retraités et veuves sont déguerpis sans recevoir leurs dus. La GECAMINES a mis à la retraite, sans délai, des agents et cadres qui, comme ceux de la SNCC attendent des longues années sans toucher leurs pensions de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Le cas pathétique est le refus de la GECAMINES de payer des créances viagères de plus de 90 mois de salaires, aux travailleurs de la SOGETEL. Des cas de travailleurs licenciés abusivement au motif de grève et des vacataires de longue durée, non payés ont été relevés à la SNCC.
Il faut dire que la mise en place de cette commission est une bonne nouvelle pour ces agents qui ont hâte d’accéder à leurs droits. Car en plus cette commission concerne également la « vérification d’allégations de violation systématique des droits des pensions, décomptes finaux et autres prérogatives sociales des travailleurs et retraités des entreprises publiques de sa juridiction »,