2e vague covid19: les artistes de Lubumbashi désapprouvent la mesure du chef de l’Etat
Lutte contre la 2e vague du Covid19 en RDC…… parmi les mesures prises par le chef de l’Etat pour contrer la propagation du virus, on note la suspension des cours à l’école primaire, secondaire et professionnelle, le report de la rentrée académique et la suspension des activités jusqu’à nouvel ordre. Il y a seulement deux mois que les activités culturelles ont repris après la levée de l’état d’urgence en aout dernier.
Les artistes et opérateurs culturels de Lubumbashi sont en colère. Ils dénoncent la politique de deux poids deux mesures appliquée par Felix Tshisekedi, président de la RDC . C’est le cas du centre d’art Waza. Il a organisé sa dernière activité de l’année jeudi dernier, c’est une conférence sur les droits d’auteur. A partir de ce vendredi 18 décembre, il n’y aura plus de spectacles, ni concert ni toutes autres rencontres culturelles. Patrick Mudekereza, directeur du centre culturel WAZA ne cache pas sa colère
Quand on regarde qu’on laisse les bars, on laisse les églises mais d’un autre côté, on ferme les universités, on ferme les centres culturels, les endroits où les gens sont censés réfléchir….On se demande qu’est -ce qu’on veut pour notre peuple.
Willy Kalenga est cinéaste, opérateur culturel et assistant à l’université de Lubumbashi. Il avait une date, le 22 décembre pour un concours de Miss. Pour lui , la décision du chef de l’Etat Congolais vient perturber tout le programme
On était déjà en pourparlers. Cette semaine, on devait avoir une suite. C’était un concours de Miss petite taille. Et puis, on avait déjà prévu plusieurs formations en cinéma, en audiovisuel…….OUF ….. Nous sommes paralysés
Pally La Pomme est artiste musicien. Il vient de finir l’enregistrement audio de son nouvel album . Il s’apprêtait donc à tourner les clips. Il considère la mesure de suspension des activités culturelles comme une mort brusque
Je devais tourner les clips. Les scripts prévoient d’aller dans les espaces publics ou le rassemblement de plus de dix personnes est interdit. Ca me fait très mal. En tout cas, moi je suis très affecté .
Pour Paul Malaba, artiste plasticien, c’est un coup dur pour tout artiste qui essaye de vivre de son art
Déjà l’année 2020 a été difficile pour nous artistes à cause de la pandémie du Covid19. Nous nous vivons grâce à nos différentes sorties qui nous permettent de participer aux expositions même au niveau international, cette mesure nous déçoit. Là nous ne savons pas comment allons-nous nous en sortir, comment faire pour vivre ? C’est décevant et c’est révoltant en même temps.
Pendant ce temps, toutes les activités prévues pour les festivités de fin d’année tel que le festival de théâtre de Kolwezi ainsi que plusieurs concerts et spectacles sont reportées. Les artistes entrent dans une nouvelle période de crise économique.