RDC : sanction de Pero Luwara, une sanction juste?

RDC : sanction de Pero Luwara, une sanction juste?

Pero Luwara est exclu de la corporation des journalistes. Il est accusé de manquement grave et violation intentionnelle du code d’éthique et de la déontologie du journaliste congolais .  Car ce code ,oblige à tout journaliste de bannir l’injure et les imputations dommageables. Et aussi, il interdit l’atteinte à la vie privée. Or ces fait sont mis en exergue dans la vidéo du journaliste Pero Luwara devenue virale sur les réseaux sociaux. La commission de discipline de l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC, vient de frapper fort. Ce journaliste et Directeur Général de la chaine CPLTV de Kinshasa est radié dans l’ordre corporatif des journalistes congolais. La commission de discipline demande également à la commission de la carte, le retrait et l’annulation de sa carte de presse numéro Kin 2492.

Face à ce qui précède, l’on se demande si cette décision est proportionnelle à la faute commise par Pero Luwara. Célestin Lumbu Lailay Bush, président de la commission de discipline de l’UNPC/ Katanga, réagit. « Une telle décision ne peut être prise que lorsqu’un membre de l’Union commet un manquement aux règles statutaires. Par exemple, un comportement inapproprié selon les obligations inscrits dans le statut. La Commission de Discipline et de l’Éthique Professionnelle de la ville province de Kinshasa a argumenté. Mais elle a aussi motivé sa décision. Car, elle s’est basée sur le statut particulier de la dite commission. Ensuite , elle s’est  basée sur le code de déontologie du journaliste professionnel de la RDC. »

Une sanction juste

« Quant à savoir si cette décision est proportionnelle à la faute commise, explique Lumbu Lay Lay , je dirais ceci : Notre confrère a beaucoup de talents professionnels, il est éloquent.  Mais , il a pêché contre la décence et l’éthique. Dans notre métier, la règle d’or déontologique d’équité ne veut pas dire qu’un journaliste d’opinion ne peut pas critiquer une autorité ou le Président de la République.  » dit-il avant d’ajouter : « Cependant, le journaliste doit le faire en tenant compte de la décence, de la pudeur et  de la retenue. Ici, il est radié pour avoir outragé le Président de la République. Dans sa façon de présenter ses arguments, le malheureux confrère a insulté le chef de l’État. Or le Code de déontologie et de l’éthique professionnelle nous exige de bannir l’injure et même la diffamation. Dans ce  cas d’espèce, notre confrère, méritait une sanction. » renchérit re Célestin Lumbu Lay Lay.

Pour  le président de la commission de discipline , Pero est rattrapé par ses dérapages anciens et actuels. » Je le disais, il a commis beaucoup de fautes professionnelles. Rappelez-vous des injures contre l’ancien Président de la République Joseph Kabila. Combien de fois Pero LUWARA ne l’a-t-il pas outragé ? Il a injurié toute la famille de Kabila, même les députés, etc. Kinshasa disait, ce journaliste défie le régime de Kabila parce que l’opposition de l’époque mettait ces insultes sur le compte de la démocratie, aujourd’hui au nom de la même démocratie Pero LUWARA vient d’outrager le Président de la République et il est sanctionné. »

Une main noire derrière cette décision ?

Cette décision ne serrait-elle pas l’objet d’une quelconque influence ? Lumbu Lailay Bush répond. « Dire qu’il y aurait une main politique derrière la décision de la Commission de Discipline et de l’éthique Professionnelle, je ne saurais le confirmer . Je constate que la décision est tombée en l’espace de deux ou trois jours après sa publication. Ce tribunal des pairs dit que le journaliste en question est récidiviste.. Dans ce cas, lorsqu’un journaliste devient ingérable ,il devient un danger pour la corporation. Tenez, on peut être contre une personnalité politique, mais il faut critiquer en apportant les faits. Le Chef de l’état n’est pas n’importe quelle personnalité politique. C’est un Président de la République. Et donc , cette position rend ses fonctions politiques sacrées. C’est le moins  que je puisse dire à ce sujet. »

Pero Luwara a été invité à comparaitre devant la commission de discipline le jeudi 05 mai 2022 à 10 h au siège de l’UNPC. Pour présenter ses dires et moyens. Malheureusement, ce dernier n’a pas répondu à l’invitaion. C’est ainsi qu’à la suite de l’instruction de son dossier, la commission de discipline a pris à son encontre cette mesure disciplinaire sévère.