RDC: Artistes et opérateurs culturels en atelier KIRATA

RDC: Artistes et opérateurs culturels en atelier KIRATA

En RDC, des artistes  et opérateurs culturels sont en atelier  intitulé KIRATA. Il est organisé par le centre d’art de Lubumbashi . Près de 100 artistes  et opérateurs culturels de quatre villes de la RDC  y prennent part .La formation  se tient  à la fois à Kinshasa, Kisangani, Goma et Lubumbashi.

Selon Patrick Mudekereza, directeur du centre d’art Waza de Lubumbashi, KIRATA  vient du mot Anglais CURATOR . Le mot désigne le commissaire d’exposition. Toutefois, ce terme  est adapté au jargon Congolais, explique le responsable du centre d’art Waza . ‘’ KIRATA ‘’  désigne alors un opérateur culturel. Il a pour rôle d’accompagner les artistes  visuels dans leur processus de création. Ensuite, il doit mettre en contexte leurs œuvres et enfin  mobiliser  des ressources  financières pour l’organisation des expositions.

Le projet KIRATA   est motivé par le paradoxe entre la vitalité de la  création artistique en RDC  et le faible niveau d’implication sociale. Ainsi, les artistes  produisent des œuvres  mais celles-ci ne sont pas connues au niveau local.  Conséquence, l’art  Congolais  est extraverti,  plus tourné vers  l’Occident.

‘’ Si la création artistique est foisonnante, appuyée par un système éducatif expérimentée, la mise en contexte  manque d’acteurs formés’’, explique Patrick Mudekereza. Et cela passe par des expositions, des publications ou par d’autres projets de médiations culturelles.

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L’autre défi que les artistes Congolais doivent relever  est celui de la mobilisation des ressources  financières au niveau local. Là  aussi, ces hommes de la culture attendent tous  des institutions  Européennes. C’est  pourquoi, le projet KIRATA  entend favoriser l’émergence des opérateurs culturels Congolais afin de développer un marché local de l’art. Ce qui permettra aux artistes  d’acquérir des moyens pour continuer  de travailler sans dépendre des voyages  et des résidences en Europe .

Vision minimaliste

Et pour relever ce défis, il faut renforcer l’éducation financière de l’artiste Congolais , estime Costa Tshinzam, commissaire d’exposition .’’ L’artiste Congolais doit sortir de la vision minimaliste de son travail. Il doit prendre conscience qu’il est un produit, une marque. Et c’est à partir de ce moment-là qu’il  pourra se vendre ‘’, déclare-t-il. Pour lui, les artistes locaux  manquent  également   d’un circuit économique adéquat.

En outre , ce curateur Congolais  invite les artistes locaux à être pertinents dans leurs productions afin d’attirer le public et les consommateurs de l’art.

Le projet KIRATA comprend  donc une série de formation au métier de curateur. Elle devra aboutir à la mise en place d’un dispositif permanent d’accompagnement de projets pour 20 acteurs individuels ou projets collectifs . Cette étape sera suivi de l’élaboration en phase pilote de 10 projets d’exposition qui associent au moins une centaine d’artistes congolais . Il prévoit  enfin  la mise en place de 10 projets pilotes d’entreprises culturelles dans les arts visuels.