Lubumbashi : le niveau de l’enseignement très bas dans la périphérie

Lubumbashi : le niveau de l’enseignement très bas dans la périphérie

Dans ses objectifs sur l’éducation, la RDC prône un enseignement de qualité sur toute l’étendue de son territoire. Ainsi, chaque année, le Ministère de l’EPST organise des séminaires de renforcement de capacités à l’intention des enseignants. Ceci pour remonter le niveau des enseignants qui constituent l’épine dorsale de tout système éducatif. Car dans certains milieux à Lubumbashi, le niveau de l’enseignement est bas.

En effet, le constat fait dans certaines écoles, surtout dans la périphérie de la ville de Lubumbashi, est amère. Le niveau de l’enseignement est très bas. À en croire les enseignants de ces écoles, plusieurs facteurs entre en ligne de compte. C’est notamment: une faible rémunération, ce qui ne leur permet pas de lier les deux bouts du mois. Ils ne sont pas suffisamment formés. Ils ne savent pas non plus s’auto formé .  De plus, ils ne disposent pas des moyens de communication moderne. Moins encore , ils ne savent l’utiliser. Il faut également citer, le manque de la documentation.

Des lacunes dans la dispensation des leçons

Nous avons visité une école privée dans le quartier Kipanta. Cette dernière regorge les sections primaire et secondaire avec les options pédagogiques et la coupe et couture. Cette école encadre les enfants depuis plus de six ans. Une enseignante est devant ses élèves de troisième année primaire, le niveau d’expression en français est très faible. Visiblement, pas vraiment cultivée, faute de documentation ni de matériels didactiques. Pour faire comprendre à ses élèves certaines matières, elle donne parfois des explications en swahili. Malheureusement, ceci impacte également la connaissance des apprenants. Dans la cour de l’école, la langue parlée par les élèves que les enseignants, c’est le swahili comme qui dirait, c’est cela la langue scolaire.

Une enseignante de cette école, consciente du niveau bas de l’enseignement, parle d’un phénomène bien réel au quartier Kipanta. Ce dernier ne favorise pas une bonne éducation. « Il nous arrive en plein milieu de l’année de recevoir des élèves venant d’autres écoles. Et parfois ils ne terminent pas non plus l’année chez nous. Si on le chasse pour non-paiement, le parent le déplace vers une autre école, ainsi de suite. Tout cela pour ne pas payer. Avec ce système, un enfant peut au cours d’une même année fréquenter trois ou quatre écoles sans payer les frais. »

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La périphérie jetée dans les oubliettes ?

Elle poursuit en regrettant l’absence des inspecteurs dans son école. « S’ils viennent nous assister, ils pourront aussi nous aider à remonter notre niveau de connaissance. » Pour ce faire, l’école organise à son niveau de cellules de base, dit cette maitresse depuis six ans. « Chaque semaine, un enseignant prépare une leçon qu’il dispense devant tous les autres ainsi que le responsable. Nous nous donnons des remarques. « C’est de cette façon que l’école essaye de se mettre à jour ».

Cette éducatrice n’est même pas au courant de différentes formations de remise à niveau. « Depuis que je suis dans cette école, ça fait six ans, je n’ai jamais participé à un quelconque séminaire organise par le ministère ou la division de l’enseignement. » Je ne sais pas si le responsable y envoi les autres. Même s’ils y participent, ils ne restituent jamais ce qu’ils ont appris.

L’enseignement, un don pour les professionnels de la craie

Kisimba Théodore enseigne les cours de mathématique et chimie. « Moi, si je continue à donner cours jusqu’aujourd’hui, c’est parce que l’enseignement est pour moi un don. Je veux que les jeunes reçoivent de l’éducation. Nous nous efforçons comme nous pouvons malgré les conditions difficiles. Certains enseignants menacent même d’abandonner. C’est parmi les aspects qui baissent la qualité de l’enseignement dans nos milieux reculé. »

Dans bon nombre d’établissements scolaires de la périphérie de Lubumbashi, le constat reste le même. Les responsables de l’enseignement doivent veiller au grain si l’on veut fournir une éducation de qualité à tous les enfants sans distinction.