Lubumbashi -VIH : seuls 30% d’enfants ont accès au traitement

Lubumbashi -VIH : seuls 30% d’enfants ont accès au traitement

A Lubumbashi, le taux de prise en charge des enfants infectés par le VIH Sida est encore faible. Selon le programme de lutte contre le VIH Sida, PNMLS,  environ 30 %  seulement d’enfants malades accèdent au traitement. Ainsi une quarantaine des médecins et infirmiers  de Lubumbashi  ont été sensibilisés sur cette question. C’était au cours d’une formation organisée par ICAP, une organisation mondiale de lutte contre le VIH. 

 

Selon le docteur Ben Kabeya, un des responsables du PNMLS,  la prise en charge pédiatrique du VIH-SIDA  connait encore plusieurs barrières . C’est entre autre le dépistage tardif des enfants.  Une autre barrière se situe au niveau légal . L’article 37 de la  loi  portant protection  des droits  des personnes vivant avec le VIH est clair . Il dispose  que  »  Le test de dépistage du VIH Sida  sur un enfant ou toute autre personne incapable , est pratiqué avec le consentement du parent ou du tuteur ».  Pour le docteur Ben, ces barrières constituent un frein  à la prise en charge des enfants infectés par le VIH Sida. Par conséquent, seuls 3 enfants sur dix  vivant avec le VIH ont accès aux antirétroviraux.

En outre, indique docteur Ben Kabeya ,  »les parents  infectés par le VIH Sida ne divulguent pas à leurs enfants leur état sérologique. Pourtant, certains parmi eux transmettent le virus  aux  enfants. C’est le cas de la transmission de la mère à l’enfant lors de l’accouchement. Pour ces parents , leur  état de santé  est  un sujet tabou. Les enfants n’ont  donc pas le droit de le savoir ‘‘. De plus , les parents ne communiquent souvent pas à l’enfant son état de sérologique au cas où ce dernier a été testé positif au VIH , déplore ce médecin.

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Les antirétroviraux  pour enfants

Le taux de prise en charge des enfants  infectés du VIH reste faible pourtant le traitement est disponible dans les structures sanitaires de Lubumbashi. Selon le médecin, un nouveau né d’une mère séropositive au VIH peut  développer la maladie  à 18mois s’il n’est pris en charge. C’est ainsi le médecin recommande le suivi  permanent du nouveau né . »  L’ enfant est en perpétuelle croissance. Son poids évolue rapidement et nécessite une adaptation constante de  la  dose  des médicaments à lui administrer . Et pour cela, l’enfant  sera  soumis au test de dépistage  au moins deux fois par an . Cela permettra  d’évaluer la quantité du virus dans son organisme .

Et pour un  traitement efficace,  il existe 4 formes  d’antirétroviraux pour enfants, explique le médecin . Parmi  elles, il y a  les sirop et suspensions buvables.  leur mode d’administration  est facile. Mais lorsque le poids de l’enfant augmente,  les doses deviennent importantes.

Ensuite, il y a les comprimés dispersibles, à diluer  dans l’eau. Ils sont  aussi faciles  à conserver et à administrer.  Par contre l’administration des  granulés  qui sont sous forme de capsule nécessite une bonne formation du personnel médical et de l’entourage de l’enfant. D’autant plus que sa préparation demande une hygiène irréprochable.  » Il faut ouvrir la capsule puis,  mélanger  le contenu avec une boisson ou de la nourriture avant de le donner à l’enfant.

Enfin, il y a des antirétroviraux sous forme de  comprimés non dispersibles et les gélules .  Les enfants peines à les avaler parce qu’ils sont trop gros. Il sied de noter que depuis décembre 2021 , la dolutégravir est ajoutée au traitement des  enfants séropositifs au VIH Sida . Ce dernier médicament permet de  réduire sensiblement la charge virale.