Équivalence entre les FDLR et le M23-fallacieuse et dangereuse?

Équivalence entre les FDLR et le M23-fallacieuse et dangereuse?

Dans une analyse faite par le groupe d’étude sur le Congo, GEC  revient sur l’équivalence entre les M23 et le FDLR souvent évoqué par Paul Kagame. Dans la rubrique Congo Siasa intitulé Faut-il parler des FDLR à chaque fois qu’on évoque le M23 ?, Gec revient sur cette question.

En effet, le président Paul Kagame brandit cet argument lorsque son soutien au M23 est évoqué. Le 11 août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken  a semblé appuyer cette thèse. C’était au cours conférence de presse à Kigali.  » Il y a des rapports très crédibles de soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR par les forces congolaises et le M23 par les Rwandais. Notre position est claire, que le soutien doit cesser pour tout groupe armé ». Avait-il dit. Gec s’interroge  alors si Blinken faisait une équivalence entre le M23 et les FDLR . Ce qui suggèrerait que le Congo et le Rwanda sont également responsables de la récente escalade.

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Dangereuse !

Pour Gec , cette équivalence entre les FDLR et le M23 est factuellement fallacieuse et potentiellement dangereuse ».  Car celle-ci a toujours eu des conséquences désastreuses.  Par exemple, en 2009, il y a eu des mêmes réflexions. Au cours de cette année, le sous-secrétaire d’État américaine pour l’Afrique, Jendayi Frazer, avait émis un avis similaire. Ainsi, la communauté internationale avait fait valoir que la « grande entente » pour résoudre la crise avec le CNDP, devrait être de le démanteler. Mais elle a aussi suggéré de lancer une offensive contre les FDLR.

En conséquence, pour s’attaquer au problème des FDLR des opérations conjointes ont été mis en place.  C’est par exemple Umoja Wetu entre les armées congolaises et rwandaises. Elle a été suivie des opérations Amani Leo menées par des officiers ex-CNDP intégrés à l’armée nationale. Ce qui avait conduit à des batailles brutales. Ainsi, les civils étaient pris pour cible par toutes les parties. 900 000 personnes avaient fui leur résidence au cours des neuf premiers mois. Pour ces GEC , ces opérations ont engendré des groupes armés. Ces derniers persistent jusqu’à aujourd’hui.

Trompeuse !

Autre fait que révèle cette analyse est que cette position est trompeuse. « Premièrement, cela suggère que les FDLR constituent une menace réelle pour le Rwanda ». Et pourtant, ce groupe est composé de 500 à 1 000 personnes. Les opérations ciblées des armées rwandaises et congolaises depuis lors ont encore diminué sa force. Il est donc aberrant de prétendre une menace venant d’un groupe assez réduit comme les FDLR.  La dernière attaque à grande échelle au Rwanda, mettant en scène des centaines de rebelles et tuant plusieurs civils, remonte à 2001. Il est bien sûr inacceptable que même des petites attaques aient lieu, mais la façon dont le Rwanda réagit est disproportionnée et contre-productive », révèle cette analyse. 

Deuxièmement, selon Gec , « l’armée congolaise entretient souvent des relations conflictuelles avec les FDLR. Ils les ont combattues à de nombreuses reprises et encore plus récemment. Cela ne justifie pas cette alliance. Mais il est malhonnête de la part du Rwanda  et des diplomates de suggérer que la montée du M23 était une réponse à une coalition FARDC-FDLR. ». 

 L’analyse affirme également que même la thèse que l’escalade armée soit liée à la résurgence des discours de haine est fausse. Car selon Gec , « ces ignobles incidents, dont certains ont été dénoncés par le gouvernement congolais, sont venus en réponse au M23, et non l’inverse ».