La « matrice », une exposition poignante au bureau Wallonie Bruxelles

La « matrice », une exposition poignante au bureau Wallonie Bruxelles

La Biennale de Lubumbashi  s’est invitée ce mercredi 12 octobre 2022 au Bureau Wallonie Bruxelles de Lubumbashi. Trois artistes y exposent leurs photos sur le thème de la Toxicité. Parmi eux , Pamela Tulizo, une femme artiste venue de Goma. Elle aborde un sujet poignant sous le thème  » Kitanda » ou la Matrice ». 

Kitanda ou la matrice est une série des photos qui présentent  des femmes  qui travaillent dans les mines artisanales de Manono. Ces photos atypiques décrivent le gouffre immense entre ces femmes et les consommateurs finaux des minerais de Manono. Avec ces Photos, Pamela Tulizo dénonce cette injustice sociale.  » Ce que j’ai voulu montrer, c’est une vie parallèle entre l’abondance des minerais à Manono,  les consommateurs et productrices. Entre autres les téléphones , les voitures  ainsi que  les maisons intelligentes ». Explique-t-elle lors de la soirée de la présentation de l’exposition.

En effet, le contraste est frappant. Car sur les photos , l’on voit des femmes qui travaillent dur  , parfois en lambeaux, à côté des voitures de luxe , des téléphones ou ordinateurs portables. Des matériels luxueux produits à base des minerais  alors que les femmes qui les produisent vivent dans une extrême pauvreté.  Ce que dénonce également Pamela Tulizo. « C’est le sacrifice  de ces  femmes  pour arriver à nourrir leurs familles. Elles gagnent  2000 francs soit 1 $ par jour.  Et je n’ose pas imaginer ce que gagnent  les entreprises minières de Manono », dit-elle encore avant d’ajouter : »C’est un peu  la question de cette  injustice sociale  que j’essaie de soulever . Mais aussi rendre hommage à ces femmes qui travaillent dans les conditions si dures ».

Autre chose que dénonce Pamela Tulizo , c’est l’impact sanitaire négatif sur ces femmes. « Ces femmes travaillent dans les conditions inhumaines , et  au fil du temps,  comme elles commencent très jeunes,  elles tombent malades. Elles perdent leur  »matrice  », leur utérus , explique-t-elle encore.   Pamela Tulizo parle aussi  du fait  que certaines  femmes deviennent stériles  suite à leur présence dans les mines artisanales.

Cette exposition assez poignante , laisse une lueur  d’espoir. Car malgré les difficultés ,  ces femmes gardent un sourire. Elles regardent  vers un avenir incertain pour elles et pour leur progéniture.