Harcèlement sexuel: les femmes entrepreneuses sensibiliser à dénoncer
Le projet Réforme et Dissémination des textes légaux du Réseau Pour l’Autonomisation des Femmes (REPAFE) est arrivée à son terme. Lors de la mise en œuvre de ce programme, REPAFE a vulgarisé cinq lois qui ont constitué la base du projet. Pour ce faire, la structure à organiser plus de 70 activités parmi lesquelles la sensibilisation des femmes sur la dénonciation du harcèlement sexuel en milieu professionnel. Ainsi, plus de 35 marchés de Lubumbashi et ceux des alentours de cette ville ont été ciblés par cette activité.
Au terme du projet, il a été question d’évaluer l’impact de l’application de cette matière sur terrain. A cet effet, Une descente sur les sites concernés a été organisée ce mardi 18 juillet 2023. Au marché Mzee situé au centre-ville de Lubumbashi plusieurs femmes ont été sensibilisées sur la question du harcèlement en milieu professionnel et sur le code de la famille et ses innovations.
La matière apprise apporte un changement
Solange Mukubu Kisimba vendeuse des poissons frais depuis 1982, a participé à une séance de sensibilisation effectuée dans son milieu professionnel. Elle est satisfaite des matières apprises. C’est depuis 2016 que le code de la famille a été reformé. Mais Solange Mukubu ne savait pas que les femmes mariées ne devaient plus demander l’autorisation maritale pour entreprendre. Et qu’il était juste question d’informer son partenaire.
« Vraiment la séance de sensibilisation m’a ouvert la mémoire. J’ai appris beaucoup de choses que j’ignorais. Je ne sais pas qu’en tant que femmes j’avais des droits que les maris devaient respecter ».
D’autres femmes se réservent
Par contre pour certaines femmes, la pesanteur culturelle constitue un frein à l’application de la nouvelle loi maritale. L’obtention du changement est donc loin. C’est par exemple Florence Odile vendeuse des épices au marché Mzee depuis 1984 . Elle pense que c’est difficile d’appliquer cette disposition. Car, dit-elle, l’homme est le chef de la famille, et souvent , il impose toujours sa vision . S’agissant du harcèlement sexuel , elle est heureuse d’avoir appris des choses.
« Ce qu’on nous a dit m’a permis de comprendre que certains gestes que les hommes posent c’est du harcèlement, et c’est une violence faite à la femme. Alors j’ai pris la décision de dénoncer toutes formes du harcèlement chez moi ou ma voisine ici au marché ».
Les responsables des marchés se lancent dans la lutte
Disons que la sensibilisation sur le harcèlement en milieu professionnel n’a pas épargné l’équipe de l’administration des marchés cible. L’équipe a pris des mesures pour lutter contre le harcèlement au marché Mzee. Franc Mbiya est membre du bureau administratif du marché Mzee. Celui-ci a participé à la sensibilisation sur le harcèlement. Ainsi, il a fait savoir qu’à travers cette activité, il a appris à différencier les formes des violences, les agressions que les femmes subissent de la part des administrateurs, les vendeurs et les chefs des marchés.
« En tout cas j’ai appris que les femmes entrepreneurs jouissaient des droits. Et qu’elles pouvaient aussi allait se plaindre au tribunal pour qu’elles soient remises dans leurs droits. Comme j’ai eu la connaissance et je transmis cela à ma hiérarchie. Alors, ensemble nous avons responsabilisé les chefs de rayon à venir signaler au bureau, une fois qu’ils voient les violences et les agressions. Et là, les mesures seront prises selon les enseignements que nous avons reçus».
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Il faut dire que cette activité a été exécutée par l’Alliance Communautaire des femmes ACF, une structure qui fait partie du REPAFE. Cette activité a été appuyée par ONU Femme.