RDC: le rythme de l’exploitation du cobalt inquiète

RDC: le rythme de l’exploitation du cobalt inquiète

La RDC est le plus grand producteur du cobalt au niveau mondial. Le pays détient 73% de la production mondiale de ce minerai stratégique. En 2022, le pays a produit plus 93.000 tonnes .  Entretemps la demande du cobalt est de plus en plus forte suite à l’exigence de la transition énergétique. Cependant, le rythme de l’exploitation de ce produit minier  dans la région du Katanga inquiète tant les chercheurs que les acteurs de la société civile. 

En effet, la forte demande en cobalt au niveau mondial pousse les entreprises minières à accélérer le rythme de production. A coté d’elles, il faut compter les exploitants artisanaux notamment dans la région de Kolwezi au Sud de la RDC .A leur tour, ils sont à la recherche du cobalt  pour gagner plus. Le professeur Banza Lubaba, directeur de l’unité de toxicologie à Lubumbashi et chercheur se dit inquiet. Pour lui , la course pour la transition énergétique a des conséquences dans les pays de productions des minerais stratégiques comme la RDC.

 » Beaucoup d’investisseurs du secteur minier ont mobilisé des fonds pour accroître la production de cobalt et d’autres minéraux. Mais le grand problème, c’est que le rythme d’exploitation est assez particulier. Pour le cobalt par exemple,  on estime à 3,95 kg  produits  chaque seconde. Ainsi  cela  représente environ 145 000 tonnes par an. En outre, les prévisions indique  que, lorsqu’on va arriver à l’an 2120, c’est possible que les réserves en cobalt  s’épuisent’‘ .

L’après mines

Par ailleurs, les acteurs de la société civile à Kolwezi  se demandent à quoi va ressembler  cette ville dans 50 ans ? Ils affirment que les sites miniers se multiplient non seulement dans la ville  mais aussi dans la périphérie. Les milliers d’exploitants artisanaux continuent de réclamer au gouvernement des zones d’exploitation. Norbert Kalenga , chef d’antenne du Centre national d’appui au développement et à la participation citoyenne  pense à la période après les mines .

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«  Après les mines, on va rester avec les trous.  Qu’est-ce qu’on va faire de ces trous-là ? Donc ça donne une matière à réflexion aux organisations de la Société  Civile . Puisqu’on ne doit pas seulement voir la satisfaction des besoins des générations présentes. On doit penser aux générations futures. Quel environnement allons-nous léguer à ces générations-là ? Et où est-ce que nous mettons en pratique les principes du développement durable ? »

Le professeur Banza Lubaba invite le gouvernement, la société civile et les acteurs miniers à anticiper  sur ces conséquence environnementale. « La transition énergétique, aura  plus d’impact positif dans les pays industrialisés, parce qu’ils vont abandonner les hydrocarbures fossiles. Mais chez nous, je pense que c’est un problème très important qu’il faut examiner  »