Lubumbashi- élections Partis politiques et sociétés civiles s’engagent à favoriser la paix

Lubumbashi-élections Partis politiques et sociétés civiles s’engagent à favoriser la paix.

Dans un mois, la RDC organise le quatrième cycle des élections. Cette période est caractérisée par des tentions mais aussi des restrictions aux libertés publiques. C’est dans ce cadre que le Bureau conjoint des Nations unies pour les Droits Humains, BCNUDH, a organisé du 6 au 7 novembre un atelier sur les libertés publiques et la prévention de la violence électorale à Lubumbashi. Celle-ci a réuni à la même table toutes les parties prenantes aux élections, à savoir acteurs politiques, société civile ainsi que les forces de sécurité et de défense. À l’issue de cet atelier, les participants se sont engagés à favoriser la paix pendant cette période. 

Cet atelier est tombé à point nommé. Car, pour arriver à des élections apaisées, la sensibilisation sur la gestion des libertés publiques et la prévention de la violence est importante. Voilà pourquoi lors de l’ouverture de cette formation, Oumar Samake, coordonnateur du haut commissariat pour les droits de l’homme, a insisté sur la compréhension des uns et des autres. « C’est ici l’occasion de rappeler que la jouissance des libertés publiques requiert la compréhension mutuelle entre les organisations de la société civile, les parties politiques sur la nécessité de prévenir les violences, car il n’existe pas de société démocratique sans journalistes, sans la société civile, sans partis politiques », a-t-il dit.

Le Ministre des droits humains héritier Kyungu a pour sa part exhorté les participants à prendre des engagements pour conserver la cohésion sociale. « Réfléchir à des pistes de solutions pouvant permettre l’élargissement de l’espace politique. » Dans le strict respect des lois. Vous conviendrez avec moi qu’aucune société ne peut se développer avec des violences incessantes. Il est alors de notre devoir de conserver la paix et la cohésion sociale dans le cadre de l’exercice et la jouissance des libertés publiques ». Et d’insister : « Je vous exhorte donc à tout mettre en œuvre pour faire de cette rencontre un succès tremplin et un engagement de tous pour la protection et la promotion des droits de l’homme vers les élections apaisées et sans violences. »

Une matière appropriée

Ainsi pendant deux jours, les participants ont été outillés sur plusieurs modules en rapport avec les libertés publiques. D’abord l’accent a été mis sur les droits humains. C’est sur cette matière que Papy Nyanguile, membre du CNDH, a axé son intervention. Il a expliqué qu’en matière de violations des droits humains, seul l’Etat ou les préposés de l’Etat peuvent en être des auteurs. « Car c’est l’État qui est détenteur des obligations » a-t-il dit. Effectivement, l’État a les obligations de respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits humains. Toutefois, il a insisté sur le fait que certains groupes comme des rébellions ou des mouvements insurrectionnels peuvent être eux à leur tour auteurs d’abus ou d’atteintes aux droits humains.

Un autre module était axé sur les libertés publiques en périodes électorales. Gaston Nyembwe de HCDH a expliqué aux participants le bien fondé des libertés publiques. Car ceux-ci constituent aussi le soubassement d’un État de droit. « Les libertés publiques sont reconnues par l’État et encadrées par les instruments juridiques tant au niveau national qu’international », a-t-il dit. Il a par ailleurs listé un certain nombre de libertés publiques. C’est notamment les libertés de conscience, d’expression, d’association et de réunion pacifique. Il a aussi insisté sur les droits des partis politiques en période électorale.

Le régime des manifestations publiques

Au deuxième jour, Oumar Samake, coordonnateur de HCDH, est revenu sur le régime juridique des libertés publiques. S’agissant des manifestations publiques, la RDC est elle sous le régime de l’information ou d’autorisation. La constitution de la RDC consacre un régime d’information, a-t-il dit. Car il faut noter que chaque droit et liberté ont leur limite. Toutefois, il faut noter que l’Autorité peut interdire une manifestation. Mais les raisons doivent être valables et non discriminatoires. Le colonel Innocent Mbayo wa Lenge de la Police Nationale congolaise est lui revenu sur la mission de la police qui est de sécuriser les citoyens et leur bien. En période électorale, elle a l’obligation d’encadrer les manifestations. La police est surtout un instrument aux mains des autorités qui la requisitionnent.

Quant au dernier intervenant Alidou de BCNUDH Kinshasa, il a axé son intervention sur le monitoring. Il a mis un accent particulier sur les principes directeurs d’un bon monitoring. Le monitoring doit permettre de récolter les violations des droits humains et des libertés publiques. Mais son but est de mener un plaidoyer pour que les choses changent.

Les participants satisfaits

Pour les participants, cette séance a été très bénéfique. Antoinette est cadre à l’Union pour la démocratie et le progrès social UDPS. L’atelier est tombé à point nommé. Car nous amorçons le virage vers les élections. Nous pensons qu’avec de telles formations, même nos militants pourront à leur tour en bénéficier et changer leur comportement. » Pour Michel Kasongo Mujike, coordonnateur de la LINAPEDHO, cet atelier a permis un échange entre les parties prenantes.

Ainsi, à la clôture de cet atelier, les participants ont pris des engagements. C’est notamment sensibiliser les militants à une culture de paix. Créer un cadre d’échanges permanant pour pérenniser les acquis de la formation Car comme l’a dit Oumar Samake, la paix, la cohésion et l’organisation d’élections apaisées sont une responsabilité commune.