Trouver l’amour pour les PVH…la société doit briser les barrières

Trouver l’amour pour les PVH…la société doit briser les barrières

Dans la société en général, le choix pour le mariage se fait partant soit  des apparences, soit de l’appartenance  tribale ou des valeurs culturelles. Cette situation défavorise certaines catégories  sociales notamment les personnes vivant avec handicap  PVH. Dans la plupart des cas,  ces personnes vulnérables ne savent pas trouver l’amour. Des parents s’opposent à une union entre deux jeunes dont l’un présente des insuffisances. Que ce soit au niveau physique ou mental. Pourtant 13% de la population Congolaise est constituée des PVH, personnes vivant avec handicap indique l’OMS. Et la ville de Lubumbashi ne fait pas exception.

Nous sommes à l’intérieur du marché Radem au quartier Hewa Bora à Lubumbashi. Mireille Mutamba, une jeune fille de 26 ans rencontrée ici est vendeuse des bijoux pour femme. Assise sur sa chaise roulante, elle  accueille avec sourire ses clients. Son handicap ne lui empêche pas d’avoir des sentiments  amoureux.

« J’aime bien avoir un mari et fonder une famille. Malheureusement, tous les hommes que je rencontre ne veulent qu’abuser de moi pour ensuite m’abandonner. La plupart d’entre eux s’attardent sur mon handicap plutôt que sur ma personne. »

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Victimes de discrimination

Être exclus par sa famille, par ses amis et par sa communauté, ressentir la honte, la culpabilité et un sentiment d’inutilité sont aussi parmi les défis à relever des PVH. Plusieurs d’entre ces personnes ont un problème d’acceptation de soi. Cela conduit au complexe d’infériorité et aux disparités.

André Kutesha ( son nom à été changé) est cireur de chaussures au centre ville de Lubumbashi. Il essaie de se trouver une femme depuis bientôt 3 ans. Une quête pas facile pour lui.  » je suis un homme et je travaille pour mon indépendance. Cependant, les filles à qui je demande la main m’insultent. Elles disent que je ne suis pas de leur niveau. Aujourd’hui, je n’aime plus aborder qui que ce soit pour le mariage. » 

Ce rejet de la communauté l’a conduit à prendre une décision radicale. Ce qui risque de le conduire à devenir un célibataire endurci. « Aujourd’hui, je préfère travailler ici et subvenir à mes besoins. Désormais me faire remarquer ou aller dans une fête dans l’espoir de rencontrer l’amour de ma vie  ne m’intéresse plus . » 

Pour Mireille Mutamba , la discrimination dont elle a été victime va au delà du prétendant. La famille s’est également opposée à cette rélation , indique-t-elle.  « Ma dernière relation remonte à pratiquement six mois. Nous nous sommes aimés mais sa famille n’a pas voulu de moi à cause de mon handicap. Et depuis, j’ai pris la décision de ne plus engager des discussions avec ceux qui me sollicitent pour le mariage. Je sais que ça n’aboutira pas. »

Le rejet social 

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Certains parents interrogés à ce sujet pensent que  marier sa fille à une PVH est un déshonneur pour famille. Ce qui renforce non seulement l’attitude  de rejet de ces personnes vulnérables mais aussi des préjugés à leur égard. « Ma fille ne peut pas épouser un homme qu’elle va prendre en charge après le mariage. C’est un poids pour toute la vie. Tout parent souhaite le meilleur pour ses enfants et donc je ne l’accepterai pas » déclare Pierre Edimu, père de 4 enfants.

Par contre,  Marie-José Katanga , mère de famille , a un autre regard sur les PVH. Pour elle, c’est l’amour qui compte et les personnes vivant avec handicap ne devraient pas être discriminées . « Du moment qu’ils s’aiment, l’état physique d’une personne compte moins. C’est une affaire entre deux personnes et ça serait injuste pour moi en tant parent de s’ériger comme une barrière. Mes parents n’ont pas choisi pour moi le mari et je n’ai pas l’intention de le faire pour mes enfants. »

Pour Simon-pierre Kalenga, président  de l’organisation pour le bien-être des albinos au Congo, le mariage reste une valeur sociale dont tout le monde a besoin. « Ce n’est pas humain d’avoir une perception négative sur une catégorie sociale. Nous sommes déprimés face à cette discrimination. L’amour n’a pas de couleur et quand on aime, il n’y a pas de barrières. Ce rejet social nous fait mal. »  Simon-pierre Kalenga  a appelé cependant les PVH à briser le complexe.  »Ce n’est  pas l’handicap qui se marie mais plutôt une personne à part entière . »