Kolwezi : caserne policière à ITIMA-4500 élèves privés d’école

Kolwezi : caserne policière à ITIMA-4500 élèves privés d’école

Depuis la reprise des cours en janvier après les fêtes des fins d’année, les élèves de l’institut technique Manika (ITIMA) n’ont toujours pas repris le chemin de l’école. Pour cause, les nouvelles unités de la police déployées dans la ville de Kolwezi y ont élu domicile. L’Église catholique, à travers la commission Justice et Paix, a alerté sur cette question. 

Dans leur premier communiqué de l’année 2024 publié ce 11 janvier, ce fait est épinglé parmi tant d’autres violations des droits humains. En effet, selon les sources sur place, cet institut accueille 4500 élèves. Et c’est la seule école technique dans cette ville. À l’approche des examens du premier semestre société civile, parents et élèves s’inquiètent. Car la police occupée a transformé en habitation cette école. Selon toujours les sources sur place, sur 51 salles des classes, il n’en reste que 7. Ce qui a perturbé la reprise des cours.

Une information confirmée par Maître Chadrack Mukad, coordonnateur de la Société civile du Lualaba. Le 22 décembre 2023, les responsables de l’école ont vu débarquer 530 éléments de la police. Jusqu’à ce vendredi 12 janvier, ils continuent à y vivre, même si leur nombre a diminué, explique-t-il.

De plus, l’état dans lequel se trouvent ces salles des classes est déplorable, à en croire la commission Justice et Paix. Les policiers déployés y ont mis leurs casernes. Ces derniers ont usé des salles de classes comme installations sanitaires. « Ils ont détruit les bancs scolaires en les utilisant comme bois de chauffage, occasionnant ainsi la fermeture de cet établissement », lit-on dans le communiqué de la commission Justice et paix. Cette situation constitue une violation flagrante du droit à l’éducation scolaire.

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Le droit à l’éducation scolaire bafoué

L’éducation scolaire est un droit consacré par la Constitution et par les instruments juridiques internationaux. Ainsi, par exemple, l’article 43 de la Constitution de la RDC dispose : « Toute personne a droit à l’éducation scolaire. » Il en est pourvu par l’enseignement national. L’enseignement national comprend les établissements publics et les établissements privés agréés. Or, l’institut technique de Manika (ITIMA) est une école publique.

Il faut noter que la Commission nationale des droits de l’homme dans la province du Lualaba est déjà sur le dossier. « Nous travaillons déjà sur un rapport que nous enverrons incessamment à Kinshasa. Car, cette situation viole les droits des enfants à l’enseignement, explique Arthur Kabulo, coordonnateur de la CNDH joint au téléphone.

Pendant ce temps, ces 4500 ont perdu une semaine de cours. Et si les choses ne changent pas, ils pourront en perdre plus.