Katanga: l’Église catholique dénonce les violations des droits humains

Katanga: l’Église catholique dénonce les violations des droits humains

L’Église catholique, à travers la Commission Justice et Paix, dénonce des nombreuses violations des droits humains ainsi que l’insécurité dans l’ex-province du Katanga. Pour cette commission, le bilan est lourd au cours de cette période post électorale. Dans un communiqué publié ce jeudi 11 janvier, l’Église parle des morts, des blessés ainsi que des nombreuses personnes arrêtées. 

En effet, la Commission Justice et Paix accuse les nouvelles unités des forces armées congolaises déployées dans l’espace Grand Katanga et la police comme principaux auteurs de ces violations et de l’insécurité. Pour elle, ces quatre provinces sont fortement militarisées.

La Commission relève, par exemple, que depuis le 24 décembre, deux personnes ont été tuées par les forces de sécurité. Elle cite le cas d’un membre de la jeunesse du parti politique Union pour les fédéralistes du Congo (Junafec) tué le 28 décembre 2023 ainsi d’un homme âgé d’une vingtaine d’années tué par la police à Kashobwe le 04 janvier.

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Des arrestations aussi

En plus des morts, la Commission Justice et Paix parle également des blessés et des arrestations arbitraires. Elle a dénombré six blessés, dont quatre femmes. S’agissant des arrestations, l’Église a relevé 52. Ceux-ci sont intervenus le 1er janvier 2024 à Kolwezi. À côté, elle relève aussi les cas d’intimidations. C’est comme les tentatives d’incursions dans les résidences de Christian Mwando ou encore celle de Moïse Katumbi, tous membres du parti Ensemble pour la République.

La commission Justice et Paix va plus loin. Elle rapporte aussi les cas d’extorsions et de raquettes par les militaires. Sans parler du fait qu’à Lubumbashi, des arrestations arbitraires et des enlèvements. Elle déplore surtout le fait que ces actes sont dirigés contre les opposants au régime en place. « Ces actes décriés sont susceptibles de ne pas apaiser le climat sociopolitique », regrette la Commission Justice et Paix.

L’Église dénonce aussi l’insécurité dans cet espace. « Il ne se passe pas un seul jour sans que les armes ne puissent crépiter dans les villes et les territoires de l’espace Grand Katanga. »

Démilitariser les provinces.

Dans ses recommandations, la Commission Justice et Paix exige la démilitarisation de ces provinces. Elle demande aussi la sécurisation de la population et de leurs biens. En outre, elle demande aux instances judiciaires appropriées de se saisir d’office de cas de violations. Mais aussi, de veiller au respect des instruments juridiques des droits humains en RDC.

La police n’est pas au courant ; les FARDC rejettent en bloc les accusations.

Contacté, le général Odimba Okito, inspecteur provincial de la police nationale congolaise dans le Haut Katanga, explique que ces cas ne sont même pas référencés à la police. « Nous ne sommes pas au courant de tous ces cas », dit-il. Quant aux Forces armées congolaises, elles rejettent toutes ces accusations.