Manono: Le conflit éléphants-hommes persiste

Manono: Le conflit éléphants-hommes persiste

La divagation des éléphants dans le territoire de Manono devient de plus en plus inquiétante. Selon la Société civile locale, cette situation perdure depuis 2018.

D’après les différents témoignages recueillis à Manono, la divagation de ces pachydermes sème la peur dans le chef de la population. C’est vers la fin du mois de janvier 2024, que des éléphants ont apparu au village Katshambuyu Longolongo. D’autres ont été aperçus aux villages Mwataji et Mulenda  au nord du territoire de Manono. À leur passage, ces espèces protégées ravagent des palmeraies, des champs de canne à sucre, des bananeraies, etc. Toutefois, leur nombre n’est pas connu.

Cette situation met à mal le développement des habitants de ce coin, déplore Roger Mwamba membre de la communauté. Dorcas Kalenga, étudiante à l’université de Manono, partage la même inquiétude . Elle invite l’État congolais, à prendre ses responsabilités afin de stopper la circulation libre de ces éléphants. Pour elle, « ces pachydermes sont devenus une menace permanente pour la population. »

Cri de détresse de la société civile

Pour sa part, la société civile de Manono, reste préoccupée par cette situation. Elle appelle l‘Institut congolais pour la conservation de la nature ( ICCN) à prendre des mesures afin de refouler ces pachydermes.

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« C’est une désolation. C’est depuis 2018 qu’on a commencé à voir ces animaux  errer dans le territoire de Manono. Ces éléphants proviennent du parc de l’Upemba et  traversent le territoire de Malemba Nkulu dans le Haut-Lomami, déclare l’abbé Moïse Kiluba, coordonnateur de la société civile de Manono . Et de poursuivre : «Ces pachydermes entrent dans le Tanganyika via la chefferie Kiluba et le secteur Kyofwe. Les agriculteurs ont même peur d’aller aux champs suite à la présence de ces pachydermes.

Réaction ICCN

Félix Mbayo, directeur provincial de l’ICCN, rassure qu’une délégation sera dépêchée les jours à venir à Manono pour le refoulement de ces éléphants. Il regrette par ailleurs l’abattage d’un éléphant et d’un éléphanteau par les habitants. Et pourtant, rappelle-t-il,  la loi protège ces animaux .

Notons que la divagation des éléphants dans le territoire de Manono a déjà fait des victimes et plusieurs dégâts matériels. Le 19 avril 2023, deux femmes sont mortes après avoir été piétinées par des éléphants dans le territoire de Manono (Tanganyika).
Cet incident malheureux s’était passé dans le secteur de Kamalondo. Selon le site de Radio Okapi, la première victime a été écrasée par les pachydermes au village de Kilato alors que la seconde a été piétinée à Kamalondo.

Demester Maloba